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Au Sénégal, un imam propriétaire d’un bar menacé
Publié le vendredi 3 mai 2019  |  La Croix Africa
400
© Autre presse par DR
400 Bars En Activité À Grand-Yoff
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L’organisation islamique sénégalaise Jamra, dont le but est la « restauration des valeurs morales » s’active, depuis de longs mois, contre la vente de boissons alcoolisées aux jeunes, notamment aux élèves.

Dans le cadre de cette lutte, elle a découvert, à Arafat, dans la banlieue Dakaroise, un bar appartenant à un imam. Une découverte qui a provoqué son indignation.
L’Organisation non gouvernementale islamique sénégalaise Jamra est en croisade contre la vente illicite de « dosettes alcoolisées » – petits sachets contenant des boissons fortement alcoolisées et vendus à des prix dérisoires dans de nombreux pays africains – aux jeunes, notamment aux élèves.
Dans le cadre de cette lutte, les membres de l’organisation affirment avoir recensé 431 bars à Dakar. Grande a été leur surprise de découvrir qu’un débit d’alcool, boisson prohibée chez les musulmans, appartient à un imam. « Le recensement de bars que nous avons fait pendant trois mois nous a permis de noter plus de 431 bars. Et le 431e bar trouvé à Arafat, nous a abasourdis et déçus parce que l’enquête a prouvé qu’il appartenait à un imam », révèle Mame Mactar Guèye, membre actif de cette organisation. Pour lui, « quelqu’un qui se targue d’être un « Khalifatoul Laahi fil ardi » (représentant de Dieu sur terre), ne peut pas s’adonner à de telles pratiques ». Il ajoute aussi « un imam n’a pas le droit, fort de la noblesse de son sacerdoce et de dépositaire de la parole coranique et du message prophétique, de passer son temps à moraliser les gens, tout en exploitant un haut lieu de vulgarisation de « l’eau de feu », comme ce bar au quartier Arafat de Grand-Yoff ». Son rôle, selon les membres de cette organisation islamique, est « d’encadrer les populations, surtout les jeunes, à éviter certaines pratiques pouvant conduire à des déviances ».

Ultimatum

Jamra qui se dit « très choquée » par cet état de fait compte prendre des mesures. « De deux choses l’une, soit il accepte de se débarrasser du bar, soit il démissionne de sa charge d’imam, a menacé Mactar Gueye, sans quoi, il sera dénoncé ». Un délai lui a même été fixé. « Nous avons donné un délai jusqu’à fin mai pour le laisser choisir parce que les deux ne peuvent pas aller ensemble », a fait savoir cette organisation qui a aussi envoyé des médiateurs auprès de l’imam indexé.

Vers un sit-in devant le bar

Mais Jamra ne s’est pas arrêté là. Pour gagner son combat, L’ONG a saisi le président de la Ligue des imams et Oulémas du Sénégal, oustaz Dame Ndiaye, pour lui signifier que si « cet imam ne respecte pas le délai, elle tiendra un sit-in devant le bar pour exiger sa destitution parce que sa posture ternit l’image de la Ouma islamique ».
Pour mener à bien ses enquêtes, L’ONG déclare s’être attachée les services de « deux élus locaux et d’une vingtaine de jeunes volontaires, sillonnant, pendant trois mois, tous les coins des endroits ciblés ».
L’ONG note, en outre, que dans la plupart des cas, ce sont des maisons qui sont transformées en débits de boissons clandestins par des chefs de famille, « peut-être, en difficultés de joindre les deux bouts ».


Charles Senghor
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