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Sénégal : la révision constitutionnelle provoquerait un basculement de régime inédit
Publié le mercredi 24 avril 2019  |  Jeune Afrique
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Adopté en conseil des ministres le 17 avril, le projet de loi visant à modifier la Constitution est désormais entre les mains des députés. Le texte prévoit de supprimer toute mention du poste de Premier ministre et pourrait induire un fonctionnement inédit des institutions, sur le modèle d'un régime présidentiel.

Ce sont pas moins de vingt-deux articles qui pourraient être modifiés ou abrogés si les députés adoptent le projet de loi visant à réviser la Constitution. Sont concernés les articles relatifs à la fonction du Premier ministre, mais aussi certains articles touchant à l’équilibre entre les pouvoirs législatif et exécutif.

Annoncée à l’improviste par Mahammed Boun Abdallah Dionne peu après la réélection de Macky Sall à la tête de l’État, la suppression du poste de Premier ministre se justifierait notamment par la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, entérinée par la révision constitutionnelle du 20 mars 2016. Selon l’exposé des motifs du projet de loi, le président de la République dispose désormais « d’un temps plus court pour mettre en œuvre les politiques publiques ». En supprimant « le niveau intermédiaire du Premier ministre », « la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques publiques n’en seront que plus bénéfiques, et la célérité garantie », assure le texte.
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Ni régime présidentiel ni régime parlementaire
Le Sénégal basculerait ainsi dans un « régime présidentiel caractérisé par un pouvoir exécutif rationalisé ». Interrogé par Jeune Afrique, le constitutionnaliste Abdoulaye Dièye est dubitatif. « Dans un régime présidentiel à l’américaine, le gouvernement n’existe pas en tant qu’organe institutionnel. Or, selon le projet de loi actuel, la fonction du gouvernement demeure consacrée dans la Constitution [dans l’article 57 du texte], et le président joue en quelque sorte le rôle de chef de gouvernement. On n’est donc pas dans un véritable régime présidentiel. À l’inverse, même si le gouvernement n’est pas responsable politiquement devant elle, l’Assemblée peut tout de même convoquer les ministres et leur poser des questions. On n’est pas, là non plus, dans un régime présidentiel. Avec ce texte, on s’éloigne du régime présidentiel mais aussi du régime parlementaire. On s’achemine vers quelque chose d’inédit. »

Si le texte est prochainement adopté par l’Assemblée à la majorité des 3/5e, le président récupérerait plusieurs des attributions initialement dévolues au Premier ministre ou à son gouvernement. Ainsi, l’article 50 prévoit que désormais, le président de la République « est détenteur du pouvoir réglementaire et dispose de l’administration ». De même, l’article 82 permet au président de saisir l’Assemblée nationale pour qu’elle vote un projet de loi de finances en prenant uniquement en compte ses propres amendements. Une prérogative jusque-là réservée au gouvernement.
... suite de l'article sur Jeune Afrique

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