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Le procès des “Thiantacounes“ et le projet de réforme constitutionnelle en exergue
Publié le mercredi 24 avril 2019  |  Agence de Presse Sénégalaise
L`adoption
© aDakar.com par MC
L`adoption du code de la presse continue de faire débat au Sénégal
Photo: Revue de presse; Journaux
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Les quotidiens parvenus mercredi à l’APS traite nt notamment du procès portant sur le meurtre de deux "thiantacounes", disciples du dignitaire mouride Cheikh Béthio Thioune, à Médinatou Salam le 22 avril 2012.

La livraison du jour de la presse quotidienne se fait dans le même temps l’écho des premiers détails de la réforme constitutionnelle devant aboutir à la suppression du poste de Premier ministre au Sénégal.

"Festival de dénégations", affiche ainsi le quotidien Enquête au sujet de l’affaire de Médinatou Salam, cette localité du département de Mbour et fief de Cheikh Béthio Thioune, où deux personnes présentées comme ses disciples ont été tuées le 22 avril 2012.

"Les talibés jugés sans leur guide", souligne le journal, selon lequel l’absence de Cheikh Béthio Tioune, jugé par contumace, "cristallise les débats" à l’occasion de ce procès.

Kritik, comme la plupart des journaux, évoque l’absence du guide des "thiantacounes", absent du Sénégal pour raisons médicales. "Cheikh Béthio pose un lapin à la justice", indique ce journal, Le Témoin quotidien soulignant que le président du tribunal, pas "convaincu par la maladie diplomatique du leader des Thiantacounes", a décidé de le juger par contumace.

"Entre dossier médical et procès par contumace, le guide des Thiantacounes risque d’élire domicile à Bordeaux tant les charges qui pèsent sur lui et ses co-accusés sont graves", écrit Kritik.

Il a fait faux bond à la justice et le procureur "n’est pas entré en possession de son dossier médical attestant son incapacité à se présenter devant le tribunal. Le sort de ses co-accusés suspendu au sort qui lui sera réservé, les avocats vont déployer des arguties de justice pour faire pencher la balance en leur faveur", ajoute le journal.

"Six des 19 accusés (ont été) entendus hier. Selon eux, leur guide en voulait à mort à Bara Sow qui avait insulté Serigne Saliou Mbacké", défunt khalife général des mourides qui avait intronisé Béthio Thioune Cheikh, rapporte Vox Populi.

"Les premières auditions des inculpés ont démarré dans l’après-midi, après la lecture des procès-verbaux d’enquête faite dans la matinée. Tour à tour, le président du tribunal, le procureur et les différents avocats ont interrogé les six premiers inculpés en commençant par Cheikh Faye, le +diawrigne+ et chambellan de Cheikh Béthio Thioune âgé de 49 ans, marié à cinq femmes et père de 17 enfants", peut-on lire dans les colonnes du quotidien Le Soleil.

Une première journée qui "démarre mal pour Cheikh Béthio Thioune (...) secoué par des surprises émanant du parquet, du tribunal et de ses co-accusés", relève Walfquotidien.

"L’horreur projeté à Mbour", affiche L’Observateur, évoquant des déclarations de certains accusés à la barre, lesquelles font état de "violences exercées sur les corps sans vie (des victimes) en signe de +barkélou+".

"On les a acheminés nuitamment dans la forêt où les autres creusaient une fosse commune pour les enterrer", dit un accusé dont les propos sont rapportés par L’Observateur.

Un autre des accusés, cité par le journal Le Quotidien à sa Une, déclare : "Le Cheikh m’a donné une arme et demandé de ne jamais laisser Bara Sow entrer dans la maison", en allusion à l’un des disciples tués.

"Les premières auditions des accusés permettent de sérier les responsabilités dans cette affaire", fait observer Le Quotidien, mais si l’on en croit L’As, Cheikh Béthio Thioune échapperait malgré tout à la prison, le Code de procédure pénale, "en son article 711", soustrayant "des rigueurs carcérales toute personne âgée de plus de 70 ans".

Un autre sujet en exergue dans les quotidiens concerne la réforme constitutionnelle portant sur la suppression annoncée du poste de Premier ministre, un projet dont certains détails ont été évoqués dans les journaux.

Enquête par exemple précise que "22 dispositions sont concernées par le projet de réforme de la Constitution. Désormais, ajoute le journal, le président va incarner seul tous les niveaux de décision", si ce projet passe.

Et le journal d’annoncer que jeudi matin, "le bureau de l’Assemblée nationale et la conférence des présidents vont se réunir pour programmer la commission technique ainsi que la plénière" devant être consacrée à l’examen de ce projet de loi.

"Si le projet de révision de la Constitution passe le président ne va plus disposer du droit de dissoudre l’Assemblée nationale. De la même manière, l’Assemblée ne pourra plus provoquer la démission du gouvernement", écrit Walfquotidien.

Si l’on en croit Le Témoin quotidien, ce projet "devrait surtout se traduire par une perte de pouvoir du président de l’Assemblée nationale et, paradoxalement un renforcement de l’autorité du Parlement".

"Après le coup de Jarnac que le président de la République, nouvellement réélu, a administré à la classe politique sénégalaise dans son ensemble avec l’annonce de la suppression du poste de Premier ministre, en s’adjugeant par la même occasion, tous les pouvoirs, Macky Sall expose les motifs de son projet soumis à l’Assemblée nationale", avance Sud Quotidien.

Le même journal ajoute : "Son hyper-présidentialisme s’explique (...) par la promotion de l’efficacité de l’action gouvernementale et une volonté de faire plus d’économies. A noter d’ores et déjà qu’une fois adoptée, cette modification de la Constitution aura des impacts sur l’Assemblée nationale et le statut du gouvernement".

"Pour avoir les coudées franches et les pleins pouvoirs, Macky Sall s’est taillé un costume sur mesure pour conduire sans entraves son chantier politique", analyse Kritik, pendant que L’As annonce que des députés de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, "préparent une rébellion" contre cette réforme, estimant qu’elle "dépouille le député de son essence même".


BK
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