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Le Soleil N° 13172 du 22/4/2014

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Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre délégué chargé du Budget : « Les taux d’intérêt des financements concessionnels du Pse sont proches de 0% »
Publié le mardi 22 avril 2014   |  Le Soleil


Mouhamadou
© Autre presse
Mouhamadou Makhtar Cissé, Ministre délégué chargé du Budget


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Le Plan Sénégal émergent (Pse) a obtenu son financement complémentaire à Paris, lors du Groupe consultatif de février dernier. Lors d’une rencontreavec la convergence des cadres républicains (CCr) dans la capitale française, Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre délégué chargé du Budget, est revenu sur les priorités du Pse, l'engagement de la diaspora pour sa réussite et lever un coin du voile sur les taux des prêts du financement du projet.

Monsieur le ministre délégué, qu'est-ce qui a motivé la séance d'explication du Plan Sénégal émergent (Pse) devant les membres de la Convergence des cadres républicains (Ccr) de France ?
Je suis venu à Paris sur autorisation du président Macky Sall pour rencontrer les cadres de la Ccr et échanger, avec eux, sur le Plan Sénégal émergent qui est aujourd’hui l’unique référentiel de la politique économique et sociale du Sénégal. C’est normal, quand un président élu élabore un programme économique aussi ambitieux et important, qu’il le fasse partager avec les cadres et militants de son parti mais également à tous les citoyens sénégalais car l’appropriation est une clé de réussite. L’appropriation par les cadres doit aider à la vulgarisation car chacun d’entre eux doit être porteur du Pse pour l’expliquer aux populations mais aussi aider à sa mise en œuvre. Le Pse n’est pas seulement une affaire d’investissement public mais il est aussi privé. Les cadres sénégalais de la diaspora peuvent aider dans ce travail de mise en œuvre. Nous avons eu, lors de cette rencontre (elle a eu lieu samedi dernier, Ndlr), énormément de soutiens mais aussi des critiques qui vont dans le bon sens. C’est un plan dynamique. Si nous ne prenons pas le risque de nous confronter aux autres, nous allons nous replier sur nous-mêmes et ainsi passer à côté de l’essentiel. La vérité sortira de la synthèse de tout ce que pensent les Sénégalais pour le bien de leur pays, d’autant plus que personne n’a le monopole du patriotisme. Même s’ils ont un ancrage dans le pays d’accueil, la diaspora a le recul nécessaire pour, parfois, mieux juger que les Sénégalais de l’intérieur. Il s’y ajoute que la contribution de la diaspora à l’essor économique du Sénégal est incommensurable. Le président avait même ambitionné de faire de la diaspora la quinzième région du Sénégal. Certainement qu’aujourd’hui, il y a un obstacle juridique ou institutionnel qui se pose, mais l'important est dans le fait que la diaspora constitue la quinzième région, par son apport. On pourrait même se poser la question de savoir si la diaspora n’est pas la première région, par son apport dans l’économie du Sénégal. Il n’y pas une région qui investit à hauteur de 800 milliards de FCfa dans l’économie. Les transferts de la diaspora sont évalués à plus de 800 milliards de FCfa. C’est dire que c’est une contribution importante. Elle peut être mieux organisée. C’est une contribution qui peut être dirigée vers les projets du Pse. Au-delà de l’ensemble des Sénégalais de l’étranger, les membres de la Ccr sont au contact des investisseurs étrangers et ils peuvent aider leur pays en présentant le Sénégal sous ses meilleurs jours. Je suis donc dans une logique de vulgarisation pour que la diaspora fasse sien le Pse, il conditionne notre entrée dans la modernité, notre futur économique, l’amélioration de la qualité de vie de nos populations autour des valeurs de travail et de solidarité. Le sous-développement n’est pas une fatalité, ni la pauvreté.

Contrairement aux 26 % du budget de financement alloués aux infrastructures, l’agriculture, avec ses 11%, reste la priorité du Pse. Est-ce un paradoxe ?
Si vous regardez la répartition des investissements en pourcentage et au niveau purement quantitatif, vous pouvez penser que l’agriculture n’est pas la priorité du Pse car elle ne fait que 11%, mais c’est l'intensité du capital qui fait la différence. L’agriculture demeure la sur-priorité parce que nous devons produire ce que nous mangeons, produire pour créer de la valeur, pour tirer le reste de l’économie. Ce qui est important avec l’agriculture, c’est le phénomène des chaines de valeurs. Cela implique des considérations sur l’énergie avec la maîtrise de l’eau, les travaux de mise en œuvre et de mise en valeur qui feront travailler nos sociétés, la création d’emplois. Il y aura également des Sénégalais qui vont travailler dans le transport, dans l’ensachage, la vente. Bref, il y aura une chaine de valeurs qui va tirer le reste de l’économie sénégalaise. Ce qui est conforme à la réalité du pays avec une forte population rurale de 60 %. On ne peut pas ne pas bâtir notre économie sur l’agriculture. 11 %, c’est peu pour certain mais c’est assez pour qu’on puisse atteindre les objectifs quantitatifs de production.

Quel peut être l’apport de la diaspora dans la réalisation de ces objectifs ?
L’agriculture va être d’abord familiale, chacun des membres de la diaspora a une famille au Sénégal qui est dans le secteur agricole. Mieux orienter les transferts vers ce domaine est une source de financement importante pour le Sénégal. Il y a des projets dans l’agro-industrie, ils sont ouverts à tous ceux qui veulent aider le Sénégal à atteindre ses objectifs. Chaque membre de la diaspora, par sa compétence, pourra faire des contributions, investir directement et prendre contact avec les autorités pour voir ce qu’il peut apporter. J’ai eu plusieurs contributions écrites. J’ai mis sur la table tous les projets, les Sénégalais intéressés peuvent contacter le ministère de l’Economie et des Finances, l’Apix, le Bosse… pour avoir l’information et s’impliquer davantage.

Au Groupe consultatif, plusieurs partenaires se sont engagés à financer le Pse. Quels sont, dans le détail, les chiffres des financements acquis ?
Le financement du Pse a été acquis au-delà de ce qui était attendu. Notre objectif était d'obtenir 9685 milliards de FCfa de financement global. Quand le président se déplaçait en février au groupe consultatif, ce financement était acquis à plus de 60 %, il ne restait qu’un gap de 2934 milliards de FCfa. Nous recherchions 1853 milliards de FCfa pour le secteur public et 1111 pour le secteur privé. Nous en avons eu 3729, donc au-delà de nos attentes. L’ensemble des partenaires a répondu positivement avec, dans l’ordre, la Banque islamique de développement (550 milliards de FCfa), la Banque mondiale avec à peu près 500 milliards de FCfa, l’Union européenne aux environs de 503 milliards de FCfa, la Banque africaine de développement à hauteur de 400 milliards de FCfa. Je précise qu'il y a eu d’autres contributeurs qui font que nous arrivons à 3729 milliards.

Et à quel taux d’intérêt ces montants sont-ils prêtés au Sénégal ?
Les taux vont se négocier prêt par prêt. 30 % des financements sont concessionnels, c’est-à-dire qu’il y a 35 % de dons et c’est souvent sur une longue durée de remboursement, 20 ans par exemple. Ce qui veut dire que le taux est plus proche de 0 que de 2. C’est l’essentiel de nos financements. Pour le reste, les prêts commerciaux, les taux sont plus importants. Les durées de remboursement sont plus courtes. Nous avons, pour le moment, un seul emprunt de 10 ans dans notre portefeuille. Les taux dépendront donc des conventions au moment de leur signature. Nous allons en discuter. Aujourd’hui, sur le marché financier de l’Uemoa, les taux tournent entre 6 et 7,5 % pour les prêts que nous arrivons à lever.

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