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Entre la France et le Sénégal, ApiAfrique se développe
Publié le samedi 9 mars 2019  |  Les Échos
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© aDakar.com par DR
Les produits ApiAfrique
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ApiAfrique est une société française qui produit et commercialise des couches et serviettes hygiéniques réutilisables conçues au Sénégal. Deux des quatre fondateurs s'y sont installés, alors que deux autres fondatrices sont restées en France pour y assurer la commercialisation.
Machines à coudre, tissus en coton bio, wax, boutons pression. Tout est méticuleusement rangé dans cet atelier, situé à Ngaparou (Sénégal), où six couturières confectionnent des couches pour enfants et des serviettes hygiéniques réutilisables. Cet atelier a ouvert en septembre 2017. « Nous nous sommes installés à 80 kilomètres de Dakar pour créer des emplois en dehors des grandes villes », explique Marina Gning, cofondatrice d'ApiAfrique. Cette Française quarantenaire a fondé ApiAfrique avec Abdoulaye Gning, son mari sénégalais, ainsi qu'avec deux autres Françaises, Marianne Valar et Jeanne-Aurélie Delaunay. « Nous voulons offrir des produits sains et de bonne qualité tout en limitant les déchets. Nos produits sont ainsi réutilisables jusqu'400 fois », affirme-t-elle. Les serviettes hygiéniques et les couches d'ApiAfrique sont composées de coton bio , de tissu imperméable et de wax.

Ouvrir un atelier de production

Tout a commencé en 2010, dans une petite boutique parisienne, où Marina Gning et Jeanne-Aurélie Delaunay revendaient des couches réutilisables qu'elles ne produisaient pas. Animé par l'envie de se lancer au Sénégal , le couple de Marina et Abdoulaye a décidé d'y installer un atelier de production. Parents de deux filles, ils n'ont pas hésité à tout quitter, à fermer la boutique et à vendre leur appartement pour investir dans l'entreprise. Avec pour objectif de diffuser dans le pays leurs propres produits, des couches et des serviettes hygiéniques lavables, mais aussi d'informer la population sur l'hygiène féminine, sujet tabou au Sénégal, à travers un blog et un fascicule informatif donné à chaque achat. Mais les Sénégalaises n'ont souvent pas les moyens financiers de s'acheter des serviettes à 2.500 francs CFA pièce (soit 3,80 euros). « Même s'il s'agit d'une utilisation de long terme, de nombreuses femmes sénégalaises ne peuvent pas sortir cet argent d'un coup », reconnaît Marina Gning. Ces achats sont parfois pris en charge par des tiers, notamment des particuliers pour leurs employés de maison.

80 % du chiffre d'affaires réalisé en France

Depuis octobre 2018, les produits d'ApiAfrique sont surtout vendus à l'étranger : 80 % du chiffre d'affaires de l'entreprise est ainsi réalisé en France. « Les produits sont envoyés par bateau ou avion », affirme Jeanne-Aurélie Delaunay, cofondatrice restée à Paris. Elle est en charge de la distribution des produits en France. Si les ventes s'opèrent via le site Internet de la marque, une dizaine de revendeurs distribuent les produits d'ApiAfrique dans leur propre boutique. Une trentaine de masseuses pour bébés ou assistantes maternelles collaborent également avec la marque et lui apporte du chiffre d'affaires.

Répartis entre la France et le Sénégal, les fondateurs utilisent Skype pour leurs réunions et sont sans cesse en contact. Leur plus gros problème : le coton et le tissu provenus de France sont assemblés au Sénégal et repartent ensuite en tant que produits finis en France. « Nous aimerions trouver les matières premières sur place, mais il n'y a malheureusement plus d'usine au Sénégal, et la qualité du tissu imperméable ne serait pas aussi bonne », déplore Jeanne-Aurélie Delaunay.

Recruter pour se développer

ApiAfrique compte continuer à se développer en France via son réseau de revendeurs et réussir à pénétrer le marché sénégalais à travers des réseaux de femmes. Pour y parvenir, la production du petit atelier doit augmenter. Pour le moment, 2.000 pièces sont fabriquées chaque mois. « D'ici quelques mois, nous allons doubler les équipes et nous agrandissons l'atelier, affirme Marina Gning. L es ventes que nous effectuons en France nous permettent de réinvestir en achetant notamment de nouvelles machines. » Les prix pratiqués en France sont en effet très différents de ceux proposés au Sénégal : ils sont multipliés par trois. « I l faut prendre en compte la marge pour le distributeur, les transports et le coût de la vie est également très différent », justifie Jeanne-Aurélie Delaunay. D'ici fin 2019, ApiAfrique a pour objectif d'être représenté dans une cinquantaine de boutiques françaises ainsi qu'une cinquantaine de boutiques en Afrique de l'Ouest. L'équipe en France devrait également grossir pour assurer cette progression.
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