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Enquête Plus N° 854 du 17/4/2014

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Traque des biens mal acquis: Comment Karim Wade a été piégé à Singapour...
Publié le jeudi 17 avril 2014   |  Enquête Plus


Karim
© AFP par DR
Karim Wade, fils de l`ancien président sénégalais Abdoulaye Wade


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L’attribution à Karim Wade d’un compte de 45 milliards de francs CFA logé à Singapour a accentué le courroux des avocats de ce dernier. ‘’Karim Wade n’a aucun compte bancaire à Singapour et il n’est ni propriétaire ni actionnaire ou bénéficiaire économique d’une quelconque société qui aurait un compte bancaire dans ce pays ou ailleurs dans le monde'', ont-ils affirmé dans un communiqué publié mardi. Des sources fiables contactées par ‘’EnQuête’’ avancent tout le contraire.

Et dans l'argumentaire, on veut bien décortiquer la procédure et astuces ayant conduit à cette découverte des 93 millions de dollars. Tout a commencé lorsque la société Dubaï Port World (DPW) a été mise sous administration provisoire, en juin 2013, après l’inculpation de Karim Wade dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Cela se passe dans le contexte électrique de la mise en accusation, au moment même où l'astronomique somme de 694 milliards de francs Cfa a été lâchée dans la précipitation par l’État Aujourd'hui, cette somme a été revue à la baisse de...moitié.

Confidences de l'expert Pape Alboury Ndao : ''j'ai fait tout vérifier, c'est du béton...''

C'est dans ce contexte que le cabinet RMA avait été désigné administrateur provisoire, jusqu’en août 2013, fin de la décision de la Cour d’enrichissement illicite. A ce moment-là, ‘’rien n’a été trouvé, pas de mouvement suspect’’, signale un source judiciaire.

Et il ressort d'ailleurs que la fin de la mission a été décidée en bonne intelligence avec l'expert Pape Alboury Ndao. Mais, pour autant, le travail d’investigations, mené avec le soutien d'un réseau d’experts internationaux, européens précisément, se poursuit. ''Si l'administration provisoire de DPW a été levée (pour des raisons au fond diplomatiques ?), RMA garde tous ses pouvoirs d'investigation.

Une vigilance soutenue qui n'a pas été vaine, puisque cela a conduit au résultat venu accabler davantage Karim Wade. Et lorsque Pape Alboury Ndao a été interpellé par des magistrats de la CREI sur les révélations de son rapport, il aurait fait ce commentaire rapporté par une source digne de foi.

''J'ai fait vérifier et valider avant de vous donner ce rapport. J'ai fait les recoupements nécessaires. C'est du béton''... Contrairement aux dénégations des conseils de Karim Wade, nos sources ont salué le professionnalisme des experts qui, dans cette affaire sensible, ‘’se font un point d’honneur du respect des règles d'éthique et de déontologie’’. Car, ‘’avant de déposer leur rapport, les experts procèdent d’abord à des recoupements puis une validation’’. ''Il y va de leur crédibilité...''

De DPW, Dubaï Ceramic à AHS Guinée-Bissao

Dans le détail, selon des sources judiciaires, c'est en traquant DP World que les enquêteurs ont été particulièrement intrigués par le fait que Dubaï Ceramic, qui appartient à la multinationale, avait procédé à des virements de 2.437.758 F CFA et 13.372.942 dollars, respectivement le 11 janvier 2012 et le 13 février 2012, au profit d’une société dont Karim Wade serait propriétaire à 100%, et dont le solde bancaire serait créditeur, au 23 octobre 2013, de la somme de 93.761.204 dollars.

C'est alors que la machine à fouiner va être enclenchée, loin des regards. De l'argent a-t-il été décaissé pour obtenir des renseignements dans le milieu très fermé de la haute finance ? Certaines de nos sources pensent que oui, même si les intéressés nient. De l'argent va sans doute continuer à être libéré pour avoir les renseignements désirés. D’ailleurs, même si la phase d’instruction est terminée, le travail est loin de finir.

‘’Les investigations vont se poursuivre pour mettre à la disposition de la justice d’éventuels faits qui pourront servir'’, a avancé une de nos sources qui, contrairement aux avocats de la défense, trouve trop courte la durée de l’instruction.

D’autant, argue notre interlocuteur, que ‘’les paradis fiscaux ce sont des systèmes parallèles et très sophistiqués’’. Il s’y ajoute qu’une piste d'environ 150 millions d'euros aurait été découverte et des experts financiers seraient prêts à débusquer moyennant une rétribution.

Quoi qu’il en soit, nos interlocuteurs considèrent que mener des investigations sur des comptes suspects n’est pas chose aisée, surtout du côté des paradis fiscaux. Par conséquent, le Sénégal devrait faire comme certains pays européens où les procédures durent des années.

A titre indicatif, un de nos interlocuteurs cite ‘’l’affaire Karachi’’, (une affaire politico-financière qui concerne deux contrats d’armement signés en 1994. Le premier prévoyait la vente par la France de frégates à l’Arabie Saoudite et le second celle de sous-marins au Pakistan ; ces contrats sont soupçonnés d’avoir donné lieu à des rétro-commissions qui auraient financé la campagne d’Édouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995’’.

Une affaire dont l’instruction a duré plusieurs années. A-t-on bâclé, par précipitation, celle de Karim Wade ?

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