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La violence, un mauvais remède contre ‘’le phénomène Sonko’’
Publié le vendredi 25 janvier 2019  |  Rewmi
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© Partis Politiques par DR
Meeting de "Pastef, les patriotes" à la Place de Nation
Dakar, le 20 janvier 2019 - Ousmane Sonko, leader de “Pastef, les patriotes“ et candidat à l`élection présidentielle du 24 février, a animé, samedi, un méga-meeting politique à la Place de la Nation.
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La violence a parlé avant-hier à Yoff. Le siège du parti Pastef les Patriotes d’Ousmane Sonko a été saccagé, tard dans la nuit, par des nervis qui ont estimé que ce lieu appartenait à un haut responsable du pouvoir, si l’on en croit Birame Soulèye Diop, l’administrateur du parti.

Des meubles ont été saccagés ainsi que du matériel comme des ordinateurs et autres.

C’est juste l’avant-goût de ce à quoi les Sénégalais s’attendent s’agissant d’élection à controverse où les acteurs n’ont été d’accord ni sur les règles du jeu ni sur l’impartialité des arbitres.

Pis, en conférence de presse cette semaine, le C25, la coalition qui regroupe les déçus du parrainage et d’autres partis, ont lancé un appel à la résistance populaire et disent s’organiser dans ce sens.

Dans l’autre camp, celui de la coalition au pouvoir, le Ministre Mame Mbaye Niang a fait état de recrutements de gros bras pour apporter la riposte appropriée.

Ces différents appels à la résistance, qui font l’apologie de la violence, ont reçu la réponse salée d’institutions ou de citoyens qui ont fustigé toute velléité à régler les contradictions politiques actuelles par la violence.

Le Forum Civil s’en est pris au C25 et le Ministre Youssou Touré de la mouvance présidentielle vient de se distinguer de fort belle manière en critiquant la sortie de Mame Mbaye Niang et en le rappelant à l’ordre.

Mais cela ne suffit évidemment pas. Ce vendredi, les jeunes du C25 vont entrer dans la danse au moment où, déjà, certains d’entre eux sont arrêtés pour divers motifs par les forces de police.

Ce qu’il faut d’emblée se dire, c’est que la violence n’est pas une forme acceptable de règlement des contradictions politiques.

Ceux qui viennent de saccager le siège de Pastef à Yoff n’en sont pas du tout convaincus. Pourtant, les faits devraient leur ouvrir les yeux. Une fois le forfait commis, tout de suite après, un Sénégalais a fait don de meubles neufs à Pastef. Une riposte similaire avait été notée de la part d’immigrés qui ont versé de l’argent liquide à ce leader quand il avait été défénestré de la fonction publique et avant qu’il ne devienne même député.

Mieux, cet acte de violence a boosté le parti et donné un coup de marketing inespéré à son leader qui a tout de suite reçu la visite de ses homologues et de citoyens très touchés.

Comme quoi, la violence est un mauvais remède contre ‘’le phénomène Sonko’’. Car, dans l’ascension-surprise de ce jeune, il y a un message net et clair lancé par nombre de Sénégalais aux politiques classiques. Ces citoyens ont voulu leur dire : ‘’Ça suffit’’.

Manifestement, ces citoyens rêvent de rupture dans les pratiques en vogue, notamment les compétitions politiques, la gestion des affaires publiques, l’indépendance de la justice, la dépendance de l’extérieur, la pauvreté, l’émigration, la corruption, etc.

Mieux, ce ‘’phénomène Sonko’’ transcende la personnalité de ce leader. En réalité, ceux qui l’ont rejoint, pour la plupart, ont souffert du vide crée par l’absence des grands politiques comme notamment le Pds et le caractère timoré d’une opposition face à Macky qui n’a jamais reculé sur rien.

C’est la raison pour laquelle, tout acte de violence tenté contre son parti et son leader ne fera que davantage le servir et faire remonter sa cote de popularité. Et ceci d’autant plus que Sonko a été de l’administration, notamment de celle-ci qui refuse d’être disciplinée en ferment les yeux sur tous les excès de pouvoir.

Il a des dossiers en main, fait des révélations tapageuses contre des personnalités. Il séduit un certain public, ce faisant.

Toutes raisons que font que les politiques ont intérêt à rendre ‘’civilisé’’ le débat politique qui n‘est pas un débat de muscles.

Les Sénégalais attendent des propositions concrètes, un bilan du candidat sortant et une opportunité de rêver de la part de l’opposition.

Malheureusement, dans notre pays, c’est soit la corruption, soit la violence. Le bâton ou la carotte.

Or, on ne le dira jamais assez, la violence est l’arme des faibles.

Assane Samb
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