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Le Soleil N° 1307 du 27/11/2013

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Relance de l’élevage : Macky Sall annonce 2,2 milliards FCfa pour le ranch de Dolly
Publié le mercredi 27 novembre 2013   |  Le Soleil


Bétail
© Autre presse par DR
Bétail du Sénégal


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Le président de la République, Macky Sall, a déclaré qu’un code pastoral inclusif et consensuel va bientôt voir le jour. Il l’a annoncé hier au ranch de Dolly, dans le département de Linguère, lors de sa rencontre avec les éleveurs.

Le président Léopold Sédar Senghor a inauguré le ranch de Dolly le 2 avril 1969. Depuis cette date, ce ranch n’a pas eu le privilège de recevoir le chef de l’Etat du Sénégal. Hier, ce vide s’est dissipé avec la visite que le président Macky Sall a rendue aux éleveurs du Sénégal. Une façon pour le chef de l’Etat de rendre « l’hommage mérité de la nation à ces acteurs du développement ». Pour visiblement rendre la pièce de la monnaie à leur hôte du jour, les populations n’ont pas lésiné sur les moyens pour réserver à Macky Sall un accueil chaleureux. Arrivé à 10 heures 35 à bord d’un hélicoptère de l’Armée, le président Sall a été accueilli par une foule composée des populations du Djoloff et des délégations d’éleveurs venues des autres régions du Sénégal.

Vêtu d’un grand boubou beige, Macky Sall a débuté son périple dans le Djoloff par une visite dans une ferme traditionnelle et une ferme moderne. Il a aussi visité des stands d’exposition de produits d’élevage. Les communications des différents acteurs du secteur de l’élevage ont suivi cette étape. Une quarantaine d’orateurs ont pris la parole pour lister les difficultés du secteur et se réjouir des efforts du gouvernement. Répondant aux acteurs, le président Sall s’est d’abord réjoui de la décision du président Senghor d’aménager le ranch de Dolly au profit des éleveurs. Il a souligné que le choix du président Senghor de réaliser ce site historique n’est pas fortuit. « Ce ranch unique dans son genre dans la sous-région a été créé pour la sauvegarde du bétail notamment pendant les périodes de soudure. Il est devenu un symbole dans la longue marche de l’élevage au Sénégal », a dit le président Sall.
Macky Sall a rappelé que le ranch de Dolly est un patrimoine national qui a une double vocation : la promotion de l’élevage des ruminants domestiques en vue d’assurer la régulation de l’approvisionnement du marché local en viande et la préservation de la diversité biologique. Le secteur de l’élevage est une priorité dans la stratégie nationale de développement économique et social.

Le chef de l’Etat s’est réjoui de la pertinence du travail réalisé et de la diversité des ambitions. Il a appelé à un engagement soutenu des acteurs du secteur notamment les éleveurs et les entrepreneurs. Il a également évoqué le « sens élevé du sursaut et de l’innovation des acteurs afin de faire de l’élevage sénégalais un modèle dans la sous-région ». Le chef de l’Etat a promis d’accompagner les acteurs. « Mon ambition, dans ce secteur, se reflète dans le plan national de développement de l’élevage que j’ai validé avec les objectifs d’amélioration de la productivité et de la compétitivité, la création d’un environnement favorable au développement du système d’élevage », a dit le président Sall.
Le président de la République a laissé entendre que les actions initiées par le ministère de l’Elevage seront renforcées dans les domaines essentiels. Il s’agit notamment de la santé animale, de l’amélioration génétique aussi bien pour l’intensification laitière que les productions carnées à travers l’introduction de géniteurs et une meilleure utilisation des technologies tout en veillant à l’amélioration des races locales.
Le président a déclaré que son gouvernement va intensifier les transformations artisanales et industrielles et l’aménagement de l’espace pastoral. Cette stratégie sera réalisée à travers notamment l’élaboration d’un code pastoral participatif inclusif et consensuel. « Le texte est dans le circuit d’adoption. Très prochainement, ce code pastoral sera un instrument qui sera à la disposition des éleveurs », a-t-il fait savoir.
Le chef de l’Etat a promis de veiller à la sécurité alimentaire du cheptel. Les paysans ont rappelé les 21.000 tonnes qui ont été mises à leur disposition par l’Etat. Le président a félicité les éleveurs pour la manière avec laquelle ce patrimoine a été géré. « L’Etat donne, chaque année, une subvention, mais jamais une subvention n’a été aussi bien gérée et n’a pu donner d’aussi bons résultats », a-t-il dit. C’est pourquoi, il a promis le développement des filières équines à travers le renforcement du haras de Kébémer et des autres haras. Macky Sall a aussi dit que l’Etat va promouvoir l’élevage porcin. Il va également renforcer les acquis et le programme de gestion du bétail ruminant.
Plus de 2 milliards de FCfa pour réhabiliter le ranch de Dolly
Le ranch de Dolly va retrouver sa vocation pastorale. La promesse a été faite hier par le président Macky Sall aux éleveurs du Sénégal lors d’une rencontre dans le Djoloff. « J’ai décidé de retourner à Dolly sa vocation pastorale. Tous les instruments réglementaires sont pris à cet effet », a déclaré le président Sall qui a souligné que le ranch est un site d’expérimentation de la production animale du Sénégal.
Selon le chef de l’Etat, une mission technique pluridisciplinaire a séjourné dans la zone au mois de juillet 2012 pour faire un état des lieux. « Nous allons adopter un plan de relance et de modernisation qui se chiffre à 2.248.000 000 FCfa. Ce plan a été déjà validé », a fait savoir Macky Sall. A partir de 2014, le ministère de l’Elevage va réaliser la clôture de 120 kilomètres qui constituent le périmètre du ranch de Dolly. Une bonne partie du financement pour la relance de Dolly sera assurée par l’Etat. Il y aura, selon le président, des unités pastorales.
Macky Sall a rassuré que les éleveurs seront au cœur de toute option qui sera prise pour le fonctionnement futur du ranch. « Dolly continuera de garder entièrement sa vocation pastorale », a dit M. Sall. Le bâtiment et les autres infrastructures du ranch seront réhabilités. Des mesures seront aussi prises pour la préservation du bétail.

Un projet de 38 forages pastoraux dont 28 en 2014
L’accès à l’eau pour le bétail a été au cœur des doléances énumérées hier par les éleveurs devant le président de la République, Macky Sall. Le chef de l’Etat a promis d’apporter des réponses positives aux préoccupations des éleveurs à travers la construction de 38 forages pastoraux.
Selon le président Sall, 28 forages seront construits à compter de 2014 par le ministère de l’Hydraulique dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réalisation de 300 forages au Sénégal. Le ministre de l’Elevage va construire 10 autres forages pastoraux. Ces infrastructures seront installées dans le ranch de Dolly et sur les voies d’accès à ce site. Sur un autre plan, Macky Sall a dit que le gouvernement va miser sur le partenariat public-privé pour moderniser le secteur de l’élevage. Dans la même lancée, l’Etat va réaliser un projet d’appui à la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Matam et Kaffrine. Ainsi, a-t-il dit, des ouvrages hydrauliques seront réalisés. Des actions seront aussi entreprises pour lutter contre les feux de brousse. Des pistes rurales seront construites. Le projet de construction de pistes devra permettre de réaliser une piste entre Linguère et Dolly, a-t-il fait savoir.

Mesures coercitives : Des peines d’emprisonnement de 5 ans à 10 ans pour les voleurs de bétail
Le président de la République, Macky Sall a réaffirmé hier sa volonté de lutter contre le vol de bétail. Ce combat sera matérialisé par le durcissement des peines de prison infligées aux voleurs. « Le vol de bétail est devenu un facteur limitant pour la modernisation de l’élevage. Face à ce phénomène, le temps est plus qu’à l’action. Nous avons fini d’élaborer les modifications du code pénal. Des mesures extrêmement coercitives vont figurer dans le prochain code pénal. Les peines qui étaient de 5 ans sont portées à 10 ans », a déclaré le chef de l’Etat devant les éleveurs du Sénégal.
« Nous avons également introduit une dimension. Aucune peine ne sera moins de 5 ans pour ce qui concerne le vol de bétail », a lancé le chef de l’Etat. Le président a promis de prendre toutes les dispositions en donnant des instructions très fermes à la gendarmerie nationale pour qu’une campagne nationale contre le vol de bétail soit menée immédiatement.
Il a promis d’inviter le Haut commandant de la gendarmerie à mobiliser toutes les brigades territoriales pour mettre fin à ce fléau. « L’Etat ne peut pas démissionner contre un tel fléau qui menace le secteur de l’élevage. Vous verrez des améliorations significatives dans ce cadre », a-t-il dit, ajoutant que des jeunes recrutés par l’Agence nationale pour la sécurité de proximité seront mis à contribution. Macky Sall a ainsi appelé les éleveurs à jouer leur partition dans la sensibilisation.

Les éleveurs face au manque d’eau et au déficit en infrastructures
Les éleveurs du Sénégal ont confié au chef de l’Etat leurs principales doléances qui sont les contraintes majeures pour le développement du secteur : manque d’eau, déficit en infrastructures pastorales, vol de bétail, agressions des espaces pastoraux, entre autres.
La rencontre de Dolly entre le chef de l’Etat et les éleveurs a permis de passer au peigne fin tous les goulots d’étranglement du secteur de l’élevage. La problématique de l’eau en zone rurale constitue, selon les éleveurs une forte préoccupation. Dans beaucoup de localités, le troupeau engagé inévitablement sur le chemin de la transhumance est obligé au moins de parcourir une dizaine de kilomètres pour trouver un point d’eau. C’est pourquoi de l’avis des éleveurs, l’Etat doit multiplier les forages ruraux pour résoudre la question de l’eau.
Le vol du bétail a été un sujet qui a beaucoup préoccupé. La majorité des orateurs qui se sont succédé au micro l’ont déploré et fortement condamné non sans demander au président de la République de prendre des mesures idoines quitte à le criminaliser. Ils ont en outre dénoncé le développement des abattages clandestins qui non seulement encourage et favorise le vol du bétail, mais aussi expose les populations au plan sanitaire. « Dans notre région, la viande est mise dans des sacs et traverse les frontières pour être vendue et cela est inadmissible », renchérit Idy Bâ de Sédhiou. Sur un autre registre, les éleveurs ont demandé la création d’une usine de fabrication d’aliment de bétail qui sera gérée par les éleveurs eux mêmes.

Création de nouveaux ranchs
Après la volonté exprimée par le pouvoir en place rapportée par le ministre de l’Elevage et consistant à rendre aux éleveurs le ranch de Dolly pour qu’il garde son statut pastoral, ces derniers ont demandé au chef de l’Etat d’aller plus soin notamment en créant d’autres ranchs à l’intérieur du pays. « Le ranch de Dolly ne doit pas seul assurer ce rôle de refuge. Il faut multiplier les ranchs pour permettre au bétail de toutes les régions de trouver des refuges quand la période soudure arrive », estiment-ils. Avant de préciser que « c’est le seul moyen de préserver les espaces pastoraux, les fourrages et les pâturages en proie à des feux de brousse et souvent convoités par les agriculteurs ».

Soutien aux filières
Les responsables des organisations faitières ont plaidé pour un appui pour le développement des filières. La filière porcine, créneau porteur pour booster la production nationale en viande et conquérir le marché sous régional, bute selon la présidente venue de Ziguinchor, sur des contraintes notamment la maladie de la peste porcine africaine (Ppa), la rareté de l’aliment du porc, le manque d’abattoirs et de moyens de transport de la viande. Pour ce qui est de la filière équine bien développée avec la politique d’amélioration de la race chevaline initiée par l’Etat, il faut, selon Souleymane Diagne du comité de gestion des Courses hippiques, aller vers la multiplication et le renforcement des stations de monte.
Concernant la filière laitière, la Dinfel sollicite l’Etat pour aller vers la création de boutiques pastorales pour la vente de produits laitier. Du côté des partenaires, La société Kirene est prête à financer la création de deux centres de collecte de lait au Sénégal. Le président de la Fenafil, Moustapha Dia de Namarel sollicite l’accompagnement de l’Etat pour la création de centres de collecte avec des tempes de refroidissement solaire dans les zones de productions et la mise en place d’infrastructures pour désenclaver des zones de production. Mamadou Bâ de l’association nationale pour l’intensification de la production laitière (Anipl) croit fermement en la possibilité pour notre pays de mettre un terme aux importations de produits laitiers et réduire la facture laitière. Il a fait état de l’existence de 25 fermes dans tout le pays depuis 2007. Des fermes qui comptent au total plus de 3000 têtes, représentant un volume d’investissement de plus de 50 milliards. les fermes produisent en tout plus de 2 millions de litres de lait par an et ont la capacité d’atteindre 4 milions de litres par an si l’Etat les accompagne. Des résultats qu’ils doivent à la politique de l’amélioration génétique et l’intensification qui peuvent permettre d’arriver à une véritable révolution laitière au Sénégal La présidente de Dinfel promet au président de la République la clé du développement du pays avec l’élevage si l’Etat poursuit et renforce ses efforts pour booster le secteur. La Sfd au nom de sa présidente Afsatou Babou, s’est engagée pour à faire de telle sorte que le lait ne soit plus jeté. « Nous ferons que dans tous les bassins laitiers dans les zones de production le lait puisse être récupéré par les femmes formés en transformation pour la création de produits dérivés notamment à partir du lait pasteurisé pour en faire du fromage qu’on peut conserver pendant plus de 6 mois », a-t-elle indiqué.

Célébration : Le 26 novembre, journée nationale de l’élevage
La date du 26 novembre sera instituée journée nationale de l’élevage au Sénégal. L’annonce a été faite hier par le président de la République lors de sa visite au Ranch de Dolly. Cette journée sera célébrée sur toute l’étendue du territoire national, selon Macky Sall.
Le chef de l’Etat a estimé que la rencontre d’hier est le point de départ d’un pacte signé par son gouvernement avec les éleveurs pour une mobilisation autour d’autres objectifs stratégiques qui sont indispensables à l’autonomie du Sénégal dans le domaine de la sécurité alimentaire. Il s’agit, entre autres, de l’autosuffisance en moutons de Tabaski. « Je veux voir les éleveurs donner entièrement satisfaction aux populations pour que le Sénégal soit autosuffisant d’ici deux ans », a-t-il indiqué.
Le pacte concerne aussi l’augmentation de la production laitière. Selon le chef de l’Etat, le gouvernement a dégagé 7 milliards pour renforcer ce volet. 500 millions ont été également décaissés pour l’achat de géniteurs.


De nos envoyés spéciaux Babacar DIONE, Ousmane MBENGUE

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