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Présidentielle au Sénégal: la Cour suprême se prononce le 3 janvier sur le cas de Khalifa Sall
Publié le vendredi 21 decembre 2018  |  AFP
Khalifa
© RFI par DR
Khalifa Sall
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L'ancien maire de Dakar Khalifa Sall saura le 3
janvier si la Cour suprême du Sénégal confirme sa condamnation pour
escroquerie, mais ses avocats ont affirmé jeudi qu'il lui resterait une chance
de se présenter à la présidentielle du 24 février, même en cas de décision
négative.
En prison depuis près de deux ans, Khalifa Sall, 62 ans et farouche
opposant au président Macky Sall, reste en course pour la présidentielle du 24
février tant que ses recours ne sont pas épuisés devant les juridictions
sénégalaises.
Pendant une audience de plus de 12 heures jeudi, ses avocats ont plaidé
devant la Cour suprême pour qu'elle casse sa condamnation à cinq ans de prison
pour "escroquerie sur les deniers publics" prononcée le 30 août par la cour
d'appel de Dakar.
A deux mois de la présidentielle, au cours de laquelle le président Macky
Sall briguera un second mandat, ils ont d'abord réclamé, en vain, le report
des débats à une date ultérieure.
En présence de quelques dizaines de ses partisans, ils ont ensuite plaidé
l'irrégularité des poursuites en évoquant "la nullité du procès-verbal"
d'enquête préliminaire, l'absence d'avocats durant sa garde à vue, "l'immunité
parlementaire" de Khalifa Sall, élu député en juillet 2017, ou encore les
contradictions, selon eux, entre des textes sur lesquels s'est fondée sa
condamnation et la Constitution.
Les avocats de l'Etat du Sénégal, ainsi que le parquet, ont estimé que ces
arguments n'étaient pas fondés.
En fin de soirée, le président de la chambre criminelle de la Cour suprême,
Mamadou Baal, a réservé sa décision en annonçant que l'affaire était "mise en
délibéré au 3 janvier 2019".
L'arrêt de la plus haute juridiction du pays pourrait être déterminant pour
l'avenir politique de l'ancien maire de Dakar, puisqu'il ne pourra plus saisir
d'instance supérieure.
Ses avocats ont toutefois fait valoir auprès de l'AFP, après l'audience,
que même une décision négative ne l'éliminerait pas de la présidentielle.
L'ex-maire de Dakar aura encore la possibilité d'introduire un "rabat
d'arrêt", une disposition qui permet de saisir une nouvelle fois la Cour
suprême pour dénoncer des vices de forme, ont-ils avancé.
"Ce recours est suspensif" d'un éventuel arrêt de la juridiction et "nous
avons un mois pour le faire à partir de la notification de la décision de
cassation", a précisé un proche de Khalifa Sall s'exprimant sous le couvert de
l'anonymat.
L'ancien premier magistrat de la capitale sénégalaise affirme que les
poursuites judiciaires à son encontre sont de nature politique et visent à
l'empêcher de se présenter à la présidentielle, ce que démentent les
responsables de la majorité.
Elu maire de Dakar en 2009 et réélu en 2014, Khalifa Sall, dissident du
Parti socialiste et de la majorité, a été révoqué de ses fonctions de maire
par le chef de l'Etat au lendemain de sa condamnation en appel.
Il est considéré comme l'un des rares adversaires à pouvoir menacer dans
les urnes Macky Sall, qui vise une réélection dès le premier tour.
Un autre adversaire de taille connait lui aussi des difficultés. Karim
Wade, fils du président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été investi par le Parti
démocratique sénégalais (PDS, opposition). Mais il a été radié des listes
électorales après sa condamnation en 2015 à six ans de prison pour
enrichissement illicite et vit à l'étranger depuis qu'il a été gracié par
Macky Sall.
Ces dernière semaines, un jeune député de 44 ans, Ousmane Sonko, a fait une
entrée remarquée sur la scène politique et médiatique et espère rassembler les
voix des mécontents si Khalifa Sall et Karim Wade sont définitivement mis
hors-jeu par la justice.
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