Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar: ‘’Nous sommes passés maitres dans l’art du contournement de la loi’’
Publié le mardi 18 decembre 2018  |  Enquête Plus
Le
© aDakar.com par SB
Le projet "Sénégal Dem Dikk" présenté à l`Archevêque de Dakar
Dakar, le 02 octobre 2016 - Le directeur général de Dakar Dem Dikk a présenté à Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar, le projet "Sénégal Dem Dikk" et a sollicité auprès de lui des prières.
Comment


L’Archevêque de Dakar a présidé la messe de clôture du jubilé des 50 ans de présence du Foyer de Charité du Cap des Biches au Sénégal. Son enseignement a fait écho aux démons qui hantent notre société sénégalaise actuelle et ont pour noms : corruption, hypocrisie, violence envers les femmes, contraception artificielle… Monseigneur Benjamin Ndiaye demande une introspection de tout le monde.

La parole de Dieu est actuelle. L’Archevêque de Dakar sait la rendre encore plus prégnante. Son enseignement d’hier, à l’occasion de la clôture du jubilé des 50 ans de présence du Foyer de Charité des Cap Biches, est de ces moments où le pasteur met le doigt sur ce qui est et ne doit plus être, dans une société sénégalaise éprise de valeurs religieuses. De ce fait, Mgr Benjamin Ndiaye s’est particulièrement appesanti sur un fléau qui gangrène notre société et fait l’actualité : la corruption.

‘’Dans un pays comme le nôtre, où nous sommes passés maitres dans l’art du contournement de la loi, dit-il, ne s’avère-t-il pas nécessaire de donner des enseignements sur la stricte observance, pour promouvoir un mieux-vivre ensemble qui respecte les droits et devoirs de chacun et de nous ?’’.

En effet, à ses yeux, il est primordial ‘’de mieux inculquer l’obéissance à la loi, comme une réelle marque de charité envers l’autre et envers la communauté, procéder à un diagnostic réaliste de nos comportements’’.

Monseigneur Benjamin Ndiaye appelle ainsi ‘’à une meilleure prise de conscience de nos égarements. Que ce soit dans la corruption, l’hypocrisie, le mensonge. Ce qui nous aiderait, dit-il, à une meilleure prise de conscience de la nécessité de nous corriger de ces égarements pour notre bien et celui de tous’’. En faisant, cette exhortation, l’archevêque méditait sur ce passage de l’Evangile dans lequel des publicains et collecteurs d’impôts sont allés se faire baptiser par le prophète Jean-Baptiste et lui ont demandé ce qu’ils doivent faire. ‘‘N’exigez rien de plus que ce qui est fixé’’, leur a-t-il répondu. Mgr Ndiaye y voit une invitation à ‘’observer les lois et règlements’’.

Ces temps-ci, les gendarmes sont au-devant de l’actualité. Notamment, à cause de l’existence de caisses illicites dans certaines brigades. Si, dans la Bible, le Prophète répond aux soldats qui lui demandent ce qu’ils doivent faire : ‘’Ne faites violence à personne. N’accusez personne à tort et contentez-vous de votre solde.’’ Le pasteur de l’église sénégalaise considère, lui, que ‘’le soldat, c’est le bras armé de notre sécurité. Il ne doit en aucun cas dévier de cette mission vitale pour user de la violence de manière arbitraire ou pour imposer la raison du plus fort ou encore pour s’arroger de droits indus. Ce qui lui est demandé, poursuit-il, c’est d’exercer sa mission de veille et de protection au bénéfice des populations et des institutions’’.

Aux membres du Foyer qui reçoivent à longueur d’année des retraitants, les marcheurs du pèlerinage marial de Poponguine, entre autres fidèles, Mgr Benjamin Ndiaye a lancé : ‘’Vous n’avez pas d’autres armes que celle de la charité qui vous met au service des autres.’’ Une manière pour lui d’embrayer sur ‘’les multiples violences qui sévissent dans notre société’’, qui prennent souvent racine au sein des familles. ‘’Comment votre foyer pourrait-il, par exemple, servir de caisse de résonnance à la recherche de la paix dans les familles, entre les époux, entre les parents et les enfants ? A cette interrogation, l’Evêque répond : par ‘’les week-ends d’action familiale’’ qu’il faudrait renforcer, à son avis, en lien avec la commission de la famille.

Ces nouvelles orientations permettraient donc de ‘’mieux lutter contre les violences conjugales, surtout les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Pour lutter aussi contre l’alcoolisme qui fait des ravages dans les milieux catholiques, pour lutter contre la progression inquiétante des divorces. Pour lutter contre le drame de l’avortement qui supprime des vies humaines’’.

En outre, il y a une autre question qui tient à cœur l’Archevêque de Dakar : c’est ‘’la contraception artificielle’’. Il s’insurge contre cette méthode contraceptive ‘’largement prônée aujourd’hui comme méthode de planification familiale pour, pense-t-on, freiner ainsi la croissance démographique et garantir le développement’’. Puisqu’en faisant cela, Mgr Ndiaye estime qu’on fait fi de Dieu qui ‘’a donné à l’homme la capacité de se servir de méthodes naturelles fiables de planification des naissances par une connaissance de soi et de l’autre dans la vie conjugale’’.

Ainsi, le pasteur invite tout un chacun à se demander ce qu’il doit faire pour l’avènement d’une société de paix, d’amour et de justice.
Commentaires