Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Guédiawaye : les populations manifestent pour avoir des… cimetières
Publié le lundi 17 decembre 2018  |  Walfnet
Visite
© Présidence par DR
Visite de courtoisie de Macky Sall à Touba
Touba, le 4 novembre 2017 - Le président de a République Macky Sall a effectué une visite de courtoisie du Chef de l`Etat à Touba à la veille du grand Magal 2017. Il a été accueilli par les autorités religieuses et par les populations.
Comment


Arborant des brassages rouges, les populations de Guédiawaye sont descendues dans la rue ce samedi pour s’opposer au bradage du littoral et réclamer l’érection de cimetières musulman et chrétien dans cette grande ville.

Le président du mouvement Alliance Sauver le Sénégal, Babacar Mbaye Ngaraf, juge inconcevable que Guédiawaye peuplée, de 500.000 à 700.000 habitants, et constituant donc selon lui la 3e ville du Sénégal, ne puisse pas avoir de cimetières jusqu’à présent. A ses yeux, c’est une forme de manque de considération et de respect du maire Aliou Sall et de son président de frère, Macky Sall, pour sa ville.

Guédiawaye est le seul département du Sénégal à ne pas disposer d’un cimetière malgré ses 500.000 voire ses 700.000 habitants. Une situation qui ne date pas d’aujourd’hui. « Depuis sa création, en 1968, Guédiawaye fonctionne sans cimetière. Nos grands-pères et pères se sont toujours battus pour que notre ville puisse disposer d’un cimetière. En 2011- 2012, constatant l’inexistence de cimetière dans le département de Guédiawaye, le président Abdoulaye Wade avait ébauché une solution à l’occasion d’une rencontre avec les chefs de quartiers de Wakhinane Nimzatt, rencontre facilitée à l’époque par Babacar Mbaye Ngaraaf et Kalidou Diarra. Des démarches furent menées. Le processus a suivi son cours jusqu’en 2013 lorsque le maire à ce moment-là, Cheikh Sarr, avait procédé à la pose d’une première pierre sur le site de 14 hectares octroyés par le président Abdoulaye Wade. Il y avait deux cimetières prévus (musulman pour 8 HA et chrétien 4HA) et les 2HA restants étaient prévus pour des infrastructures collectives. Cette première pierre a attendu de 2013 à 2018 pour voir s’ajouter à elle une deuxième pierre. Ce qui n’a jamais été le cas. Entretemps, Aliou Sall est arrivé à la tête de la mairie de Guèdiawaye.

A la première réunion du conseil municipal, à laquelle j’ai participé d’ailleurs, les deux délibérations phares portaient sur un ensemble de projets parmi lesquels la construction du cimetière de Guédiawaye, l’érection d’un Keur Serigne Touba à Guédiawaye, des parcs artisanaux, une université Cheikhou Oumarou Foutiyou Tall et une salle de spectacles… » rappelle Babacar Mbaye Ngaraf, président du mouvement « Alliance Sauver le Sénégal ». Ce fils de la banlieue et figure de proue du mouvement « karimiste » ajoute que «de 2014 à 2018, les choses en sont restées à la phase discours et communication. Après de multiples rappels, le maire Aliou Sall convoque le 12 avril 2018 une cérémonie pour procéder à une deuxième cérémonie de pose de 1ère pierre. Ce qui, à mon avis, était insensé. Cette cérémonie avait la particularité de regrouper tout ce que Guédiawaye avait de cher (Imams, délégués de quartiers, autorités religieuses, pouvoir comme opposition) parce que dans cette ville, quoi l’on puisse dire, les gens savent faire la part des choses. Ils savent appartenir à des cercles partisans, mais, devant l’intérêt général, tout le monde s’oublie au profit de la ville. Durant cette cérémonie, autant le pouvoir que l’opposition se sont engagés à accompagner le maire uniquement pour la réalisation d’un cimetière à Guédiawaye. De cet événement du 12 avril jusqu’à ce mois de décembre, il n’y a aucune action du maire Aliou Sall. Ce qui nous amène à dire qu’il avait fait un poisson d’avril aux populations de Guédiawaye. Nous pensons que la ville ne mérite pas cela de lui. Hélas, il fait de notre localité un tremplin. Tout ce qu’il a aujourd’hui, Aliou Sall l’a obtenu de Guèdiawaye ; donc, la ville ne mérite pas cette plaisanterie venant de son maire. Ce site prévu pour un cimetière est presque transformé en Mbeubeuss à cause de l’indifférence affichée par Macky Sall et Aliou Sall. Il est devenu un dépotoir d’ordures. L’autre partie du site est laissée à la merci des charretiers qui y font une extraction anarchique du sable marin ».

Guédiawaye, une ville où les morts n’ont pas où se reposer

Guédiawaye est aujourd’hui une localité où les morts n’ont pas un endroit pour se reposer. Le cimetière de Pikine est plein. Construire un cimetière chrétien à Guédiawaye ne sera pas seulement bénéfique pour les chrétiens de la ville, mais aussi pour toute la communauté chrétienne de la banlieue, il faut surtout penser à Yeumbeul, à Thiaroye, Benne Barack, Djeddah Thiaroye Kao, une partie des Parcelles Assainies…Nos parents chrétiens n’iront plus jusqu’au cimetière St-Lazare sur la VDN pour inhumer leurs morts. « Je m’insurge contre une telle situation qui ne relève que d’une absence de volonté politique de nos autorités étatiques. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Tous les présidents qui se sont succédé à la tête de notre pays (de Senghor à Macky Sall) ont été informés de ce dossier. Mais Guédiawaye souffre aujourd’hui de l’insouciance, du manque de respect des autorités. Guédiawaye n’a jamais été autant victime de discrimination pendant que nous avons des difficultés pour construire le cimetière, la maison de Serigne Touba, l’université de la ville, les parcs artisanaux, tout cela est bloqué sous le prétexte fallacieux d’un déclassement du site. Pendant ce temps, le pouvoir central affecte des terres à des gens. Pour preuve, sur le littoral, des magistrats ont obtenu des terrains, le Bus Transit Rapide a eu 6ha, le syndicat des impôts et domaines aussi a obtenu sa part du gâteau. Je dois préciser qu’on n’est pas contre l’octroi de terrains à des citoyens sénégalais qui en ont le droit.

Le BRT, c’est un projet d’intérêt général qui dépasse Guédiawaye, c’est pour toute la nation. Ce que nous refusons, c’est cette discrimination au profit de gros bonnets alors que les fils de Guédiawaye ne parviennent pas à être servis. Que des projets d’intérêt général ne bénéficient pas d’assiette foncière. Nous crions à la discrimination injustifiée. Pour mettre fin à cela, nous avons décidé de mener le combat. Nous sommes actuellement dans une campagne de sensibilisation et mobilisation de tous les dignes fils de Guédiawaye pour que cette situation de mépris trouve un terme. L’aménagement du littoral, le seul espace qui nous reste, n’exclut pas la sauvegarde de la bande des filaos par le reboisement. Bien au contraire, une bonne partie des filaos est détruite parce qu’ils ont atteint leur durée de vie. Le problème, c’est que Guédiawaye ne sent plus son maire. Aliou Sall reste sur le papier le maire de Guèdiawaye, mais il n’a plus le temps de gérer la ville. Nous comptons rester mobilisés jusqu’à ce que Macky Sall accorde de la considération à Guédiawaye » conclut Babacar Mbaye Ngaraf.

Le Témoin
Commentaires