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Elections 2014 – Les libéraux se retrouvent pour barrer la route à Khalifa Sall et l’Apr !
Publié le lundi 14 avril 2014   |  Le Témoin


Le
© Autre presse par DR
Le maire de Dakar Khalifa Sall


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Pape Diop, l’ancien maire libéral de Dakar et patron de Bokk Giss Giss, a lâché le mot : «Nous irons aux élections avec une coalition de libéraux, plus particulièrement nos frères de Rewmi et du Pds». S’il est le premier parmi les anciens partisans de Wade à révéler cette position, il n’en demeure pas moins que la quasi-totalité des libéraux est dans la logique d’un vaste rassemblement. Le Pds y travaille, de même que les partis et mouvements politiques issus de ses flancs, y compris Rewmi, le Plc de Lamine Bâ et le mouvement de Serigne Mbacké Ndiaye.

Il ressort des propos de certains responsables de ces partis que des rencontres ont lieu régulièrement pour harmoniser les positions et préparer des listes communes. Le temps presse, les listes doivent être confectionnées et déposées au ministère de l’Intérieur dans des délais très courts (avant le 29 avril).

Malgré donc les multiples désaccords qui existent entre membres de la famille politique de Wade, la perspective de voir Macky Sall contrôler les collectivités locales et préparer à son avantage la présidentielle de 2017 les révulse tant qu’ils ont rangé toutes les rancoeurs au placard et se préparent à livrer une bataille sans merci contre leur tombeur. Pour les libéraux, il importe de démontrer que, malgré la lourde défaite de Wade en 2012 et le score très faible obtenu aux législatives, consécutif à l’euphorie de la nouvelle alternance et à la stigmatisation du régime déchu, le Pds, ses démembrements et ses alliés demeurent une force politique capable de prouesses en matière électorale. Il s’agit aussi pour eux d’une revanche avant l’heure avec l’objectif bien défini d’empêcher le président Macky Sall de dormir en faisant main basse sur des circonscriptions importantes, à défaut de contrôler les localités les plus importantes du pays. L’heure est donc à une sainte alliance contre ces faux frères de l’Apr qui ont eu l’outrecuidance de ridiculiser le maître en s’alliant avec le diable.

C’est ainsi que le comité électoral départemental du Pds à Dakar est sur la brèche depuis quelques jours. A la Patte d’Oie où il était venu superviser la relance de la sous-section de ce quartier, Malick Traoré, coordonnateur local de la commune, a informé ses « frères » qu’il avait accusé un retard parce qu’il était en discussion avec des responsables de Bokk Giss Giss et qu’à la suite de cette réunion, il rencontrerait ceux de Rewmi et du Mps Faxas de Cheikh Béthio Thioune. Cette même réunion a vu la présence d’un éminent responsable du Plc de Lamine Ba, lequel a réaffirmé la détermination de ses frères à s’allier en priorité avec la famille libérale. Pour ce qui concerne particulièrement le département de Dakar, le ton est donc donné. Pas question de laisser l’Apr et ses alliés rouler en roue libre dans la capitale, base de toutes les victoires politiques.

Les libéraux comptent, pour mettre des bâtons dans les roues de Macky Sall et compagnie, mettre à profit l’impopularité grandissante du parti présidentiel déjà en butte à une sourde révolte de ses alliés qui lui reprochent une boulimie que ne justifie pas son poids électoral réel, et capitaliser au maximum les résultats pour le moins décevants de la traque des biens mal acquis. Les arrestations et emprisonnements de Karim Wade, Aïdara Sylla et Aïda Ndiongue, perçus de plus en plus comme de grossiers montages judiciaires, le harcèlement opéré par la justice sur Tahibou Ndiaye et l’incapacité des gouvernements d’Abdoul Mbaye et Aminata Touré à maintenir l’élan d’espoir né du départ de Wade sont autant de motifs de récriminations de populations contre le pouvoir et… en plus «deuk bi dafa Macky» !

Les libéraux vont donc sournoisement appuyer sur les plaies que l’Apr a du mal à soigner, notamment les maladresses de la famille présidentielle qui cherche à bousculer tout le monde à Saint-Louis, Guédiawaye, Grand-Yoff et sans doute ailleurs comme au Fouta où un certain Farba Ngom se comporte en tout puissant seigneur grâce à sa proximité avec le président de la République. Outre la famille naturelle des wadistes, les alliés traditionnels comme And Jëf de Mamadou Diop Decroix, Psd Jant Bi de Mamour Cissé sont aussi de la partie car leurs responsables sont également en discussion avec ceux du Pds et, selon toute vraisemblance, des accords sont sur le point d’être trouvés.

Mais malgré leur forte envie d’ôter au président Macky Sall le plaisir de contrôler la capitale, la coalition libérale en gestation n’est pas prête à s’allier avec le diable. Khalifa Sall et les socialistes,agacés par les velléités hégémoniques l’Apr sur Dakar et qui se cachent sous le masque très attractif d’un prétendu mouvement citoyen au slogan très racoleur de «Tout sauf l’Apr» ne sont pas les bienvenus. Amadou Faye, membre du comité de relance des activités du Pds et fils de l’éminent cacique du Pds qu’est Abdoulaye Faye, a été formel à la Patte d’Oie lorsqu’il s’adressait aux militants de ce quartier : «Faites attention à ceux qui vous proposent des alliances parce que vous avez le même adversaire. Certains vont profiter de votre opposition à l’Apr pour régler leurs comptes politiques. Ils avaient noué une alliance avec les gens de Macky, ce qui les a conduits à diriger la capitale mais, maintenant que ces derniers veulent y placer un de leurs hommes — pour ne pas dire une de leurs femmes — ils sentent que le fromage risque de leur échapper et ils cherchent secours. Ne vous laissez pas influencer par votre amour de votre ville et par les actions médiatiques et populistes de ce monsieur qui cherche à conserver son fauteuil de maire de Dakar. C’est notre adversaire le plus sérieux, c’est lui qu’il faut battre !». Idrissa Seck l’avait dit : « Il n’existe que deux grandes familles politiques dans notre pays, celle de Senghor et celle de Wade». L’éternelle rivalité entre socialistes et libéraux pourrait ainsi être fatale à Macky Sall, considéré par les uns comme un « renégat » et par les autres comme le régent inattendu d’une République contrôlée par… la gauche altermondialiste.

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