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La polémique sur l’affaire Karim Wade se poursuit dans la presse sénégalaise
Publié le vendredi 16 novembre 2018  |  Agence de Presse Africaine
L`adoption
© aDakar.com par MC
L`adoption du code de la presse continue de faire débat au Sénégal
Photo: Revue de presse; Journaux
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Les journaux sénégalais, parvenus vendredi à APA, traitent principalement du débat à couteaux tirés entre le pouvoir et une frange de l’opposition portant sur la décision du Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies par rapport à l’affaire Karim Wade.

« Affaire Karim Wade, une pilule indigeste », barre à sa Une EnQuête pour qui, « la décision de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a du mal à s’imposer devant les juridictions et instances internationales ».

Pour sa part, L’Observateur considère que « la polémique (est) à l’arrêt » après la demande du Comité des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies pour un réexamen de la condamnation de Karim Wade par la CREI.

Ce journal relaie la bataille de l’opinion à laquelle se livrent le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et la mouvance présidentielle. En effet, « les avocats de Wade-fils jubilent et confirment leur client dans la course à la présidentielle », tandis que « Abdoulaye Diouf Sarr de la Convergence des cadres républicains (CCR) recadre le débat et crie à la manipulation », indique L’Observateur.

Abondant dans le même sens, Vox Populi informe que « les cadres de l’Alliance Pour la République (APR, parti au pouvoir) cassent la décision ». L’un d’entre eux, Abdoulaye Diouf Sarr, par ailleurs ministre de la Santé et de l’Action sociale, prévient : « si Karim (Wade) revient, sans récupération de deniers, ce sera l’effondrement de notre système judiciaire ».

De leurs côtés, renseigne Vox Populi, les avocats de Karim Wade parlent d’un « nouveau camouflet » pour l’Etat du Sénégal. En tout cas, Sud Quotidien estime que « Karim presse le Macky », en rapportant que la défense réclame « son inscription sur les listes électorales ». Hors de question pour Ismaïla Madior Fall, ministre de la Justice arguant que « l’Etat du Sénégal ne transige pas sur sa souveraineté ».

Une position que semble conforter le Pr Amadou Serigne Thiam, enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar interviewé par Sud Quotidien. Selon ce juriste, « la décision du Comité des droits de l’Homme n’aura pas un effet juridique ».

Toutes choses qui font dire à WalfQuotidien que la décision du Comité des droits de l’Homme de l’ONU est sujette à « mille interprétations ». Ce journal étaye cela par l’avis de Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme selon qui, cette décision « remet fondamentalement en cause l’arrêt de la CREI ».

Le Soleil, note « ce que le Comité des droits de l’Homme de l’ONU n’a jamais dit », en précisant qu’il n’a pas demandé l’annulation de la décision de la CREI ». L’AS en conclut que cette décision est « controversée ».

Le Comité des Droits de l’Homme est un organe composé d’experts indépendants qui surveille la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques par les Etats parties.

Dans le cadre de la traque des biens mal acquis engagée par le président Macky Sall dès son accession au pouvoir en 2012, Karim Wade avait été condamné, le 23 mars 2015 par la CREI, à 6 ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 136 milliards F CFA.

L’ancien ministre est actuellement en exil à Doha (Qatar) après avoir bénéficié de la grâce présidentielle. Candidat du PDS à la candidature pour la présidentielle du 24 février 2019, Karim Wade risque un retour à la prison s’il foule le sol sénégalais car ne s’étant pas encore acquitté de l’amende que lui a infligée l’Etat du Sénégal.


ID/cat/APA
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