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Polémique et suspicions autour du fichier électoral: Des experts électoraux éclairent le débat
Publié le lundi 12 novembre 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Les conseillers municipaux et départementaux votent pour élire leurs représentants au HCCT
Les opérations de vote ont démarré, à Dakar, pour l`élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). Sur le plan national, 80 Hauts conseillers seront élus.
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Le fichier électoral issu de la refonte partielle de 2016-2017 est unique et les recommandations de l’audit de janvier dernier sont en train d’être traitées pour résorber le gap. C’est du moins la conviction des experts électoraux contactés par la rédaction de Sud quotidien, en l’occurrence Valdiodio Ndiaye, membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce) et Ababacar Fall, président du Groupe de recherche et d’appui conseils pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec). Pour autant, dans le but de créer un climat de confiance entre les acteurs, ces experts recommandent, au-delà de la concertation, un audit de certification.

ABABACAR FALL, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU GRADEC : «Ce sont les désaccords profonds sur la loi sur le parrainage qui ont provoqué tout ce débat»

Le débat sur le fichier électoral n’est pas nouveau, il survient ainsi à la veille de chaque consultation électorale. A la veille de l’élection présidentielle de 2000, de très fortes suspicions ont pesé sur le fichier d’alors occasionnant de vives tensions avec l’affaire des cartes dites israéliennes et du fichier qui aurait migré vers la présidence de la République. Il a fallu l’intervention de la société civile regroupée autour du front d’action de la société civile (FACS) et l’oreille attentive du Président Diouf pour qu’une solution fût trouvée en accord avec l’opposition.
En 2006, après la refonte totale du fichier électoral, le même débat a ressurgi et après un audit mené par la société civile et les partis politiques au centre commercial Dakar-Plateau, les conclusions aboutirent au constat que même si le fichier pouvait encore être perfectible, il était suffisamment fiable pour qu’on aille à l’élection présidentielle de 2007 avec le fichier.
Après la victoire au premier tour de Me Wade, les suspicions reprirent de plus belle poussant l’opposition à boycotter les élections législatives de 2007 et à exiger de nouveau un audit du fichier. Devant la sourde oreille du pouvoir, l’opposition a dû se résoudre à effectuer son propre audit qui, finalement, ne donna pas grand-chose. Cependant, c’est avec ce fichier que l’opposition remportera les grandes villes lors des élections locales de 2009. Pour autant, la contestation continua jusqu’à ce que ce Président acceptât de donner suite à la revendication de l’opposition autour du fichier en faisant procéder à l’audit du fichier en 2011 par des experts indépendants commis par l’Union Européenne, les Usa et l’Allemagne. Le résultat de cet audit conclut à la quasi-fiabilité du fichier qui, cependant, pouvait être amélioré avec la mise en œuvre de 108 recommandations dont le suivi donna naissance au comité de veille qui regroupait l’ensemble des acteurs regroupés en pôle ainsi que l’administration, la Cena et les partenaires qui y avaient un statut d’observateur.
C’est ce même débat qui s’est posé après la refonte partielle du fichier électoral à la suite de l’introduction des cartes d’identité biométriques Cedeao et qui nous a valu un énième audit mené par des experts commis par l’Union Européenne encore qui conclut de nouveau «à la bonne tenue du fichier» avec une marge d’erreur de 1,2 à 1, 9 %.
Aujourd’hui, la particularité du débat réside dans l’introduction dans notre dispositif électoral de la loi sur le parrainage citoyen qui n’a pas fait l’objet de concertations sérieuses et suffisantes qui auraient permis sans doute d’examiner de façon profonde les implications de la loi dans ses modalités d’application afin de se mettre d’accord sur les conditions d’accès de tous au fichier pour vérifier la présence ou non des électeurs parrains dans le fichier général. Pour ma part, je crois que ce débat aurait pu être évité si un dialogue franc et sincère s’était instauré entre les acteurs. Ce sont les désaccords profonds sur la loi sur le parrainage qui ont provoqué tout ce débat qui, si l’on n’y prend garde, est en train de poser les germes d’un contentieux électoral préjudiciable à la paix et à la stabilité du pays.

VALDIODIO NDIAYE, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU COSCE :«Tout ce débat autour de trois fichiers est inapproprié»

Actuellement, si on procède à une analyse de ce qui se passe, on se rend compte que tout ce débat-là est un peu fondé sur un certain nombre de méconnaissances de ce qui est en train de se faire. Pour rappel, au mois de janvier dernier, il a été décidé de faire l’audit du fichier. A l’issue de cet audit, il y a eu 38 recommandations qui sont sorties. Pour traiter ces 38 recommandations, il a été mis en place un Comité de suivi. Donc, le travail est en train d’être fait et le gap est en train d’être résorbé. C’est pour cela que je dis que c’est par méconnaissance. Parce que, souvent je dis à nos amis qu’il est important des fois de ne pas faire la politique de la chaise vide, parce que ça ne permet pas d’avoir toutes les appréciations nécessaires sur la situation.
Par expérience, pour avoir suivi au quotidien le traitement de ces recommandations-là, je pense qu’au Sénégal, nous avons un seul fichier. C’est sur ce fichier, issu de la refonte partielle de 2016-2017, que nous travaillons. Donc, tout ce débat autour de 3 fichiers est un peu inapproprié et ce n’est même pas bon pour l’image du Sénégal. Parce que nous sommes une démocratie, je pense, à un certain niveau, quand même nous ne pouvons pas tomber sur ces travers-là. Il y a un certain nombre de dispositifs mis en œuvre dans le processus électoral qui ne permettent pas d’avoir ces genres de situations aujourd’hui. Je suis formel qu’aujourd’hui, il n’y a qu’un seul fichier électoral.
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