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6 mois ferme: Peine confirmée en appel pour Bath’
Publié le jeudi 8 novembre 2018  |  Rewmi
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© Partis Politiques par DR
Ouverture du procès en appel de Barthélémy Dias
Dakar, le 7 novembre 2018 - Le procès en appel de Barthélémy Dias s`est ouvert, ce mercredi, devant la Cour d`appel de Dakar au palais de Justice.
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Le maire de Mermoz/Sacré-Cœur a comparu, hier, à la barre de la Cour d’appel pour discrédit sur une décision de justice. Le maître des poursuites a demandé la confirmation de la peine de six mois de prison ferme rendue en première instance et déjà purgée par le mis en cause. Le délibéré sera connu le 12 décembre prochain.

Condamné en première instance à six mois de prison ferme et à une amende de 100.000 francs pour discrédit sur une décision de justice, le maire de Mermoz/Sacré-Cœur avait interjeté appel pour contester ladite décision. Barthélémy Dias, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a donc comparu, hier, à la barre de la Cour d’appel de Dakar. A l’entame de l’audience, un des avocats de la défense en la personne de Me Khoureychi Bâ, a formulé une demande de renvoi. Le motif évoqué par la robe noire est l’absence des autres avocats de la défense qui sont actuellement à Paris pour défendre l’édile de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, poursuivi dans une autre affaire. Cependant, le Président de la Cour d’appel s’est opposé au renvoi. Il a déclaré : « à l’audience du 26 octobre dernier, le dossier était en état, mais nous l’avions renvoyé à une date éloignée pour plaidoiries. On ne peut pas préparer une affaire pour jugement et la renvoyer sans motif valable. Je ne vois pas d’éléments objectifs pour renvoyer cette affaire. Le dossier est en état et il sera jugé aujourd’hui (hier). Ma décision est prise ». Ainsi, l’avocat est-il sorti de la salle pour, dit-il, aller informer ses autres confrères. A son retour dans la salle, il était surpris de constater que le procès avait déjà démarré et que son client était à la barre. Sur ce, il a sollicité la suspension de l’interrogatoire au fond de Barth. Selon Me Bâ, il a des exceptions à soulever. Le Président a encore opposé une résistance, disant que l’interrogatoire avait déjà commencé et qu’on ne pouvait plus revenir en arrière. Ainsi, s’en est-il suivi un échange de propos entre la robe noire et le Président de la Cour d’appel. « C’est anormal ce que vous faites. Ce n’est plus de la justice ce que vous faites. En première instance, tous nos droits ont été bafoués. Vous ne pouvez pas vous comporter ainsi en appel », a dénoncé la robe noire.

Barth à la barre : « je suis poursuivi pour un délit d’ambition présidentiel »

« Je ne comprends pas pourquoi vous voulez un traitement particulier à ce dossier alors que c’est un dossier comme les autres. Je ne vais pas commencer à mon âge une carrière de juge laxiste. Je ne vais pas revenir sur le débat et ma décision est irrévocable », a rétorqué le Président de la Cour d’appel. « Si c’est cela votre décision, je ne participe plus au procès », a lancé Me Bâ, avant de quitter les lieux. Me El Hadji Diouf et Barth ont tenté de le retenir, en vain. Le procès a suivi donc son cours et Barth a été entendu par la Cour. Cependant, le maire de Mermoz/Sacré-Cœur a demandé que ses propos soient placés dans leur contexte. « Je n’ai cité aucun magistrat es-qualité. Je suis poursuivi pour un délit d’ambition présidentiel. On est en train de me mettre dans une situation d’éligibilité. A la veille de chaque élection, je me retrouve devant la barre d’un tribunal. Je peux vous garantir, monsieur le juge, qu’après l’élection présidentielle, vous ne verrez plus nos visages ici parce qu’il n’y aura plus d’enjeux. Je suis présent devant vous pour des raisons exclusivement politiques. Je suis victime d’une dynamique qui consiste à me museler », a-t-il révélé. Par ailleurs, le mis en cause a rappelé qu’il n’est pas le seul dans ce pays à critiquer la justice et son fonctionnement. Pour convaincre le tribunal, il a rappelé la sortie du président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Teliko, invitant les juges à être neutres, et la démission du juge Ibrahima Hamidou Dème. « Pourquoi je suis le seul poursuivi au Sénégal pour avoir parlé de la magistrature. J’ai exprimé un sentiment d’amertume et de dégout. J’ai parlé au sens figuré et j’ai caricaturé les magistrats en les qualifiant de prostitués. La caricature n’est ni interdit par la constitution encore moins par le Code de procédure pénale », a-t-il déclaré.



Parquetier : «Vos propos portent atteinte à l’autorité de la justice »

Invité à prendre la parole pour défendre son client, Me El Hadji Diouf a d’emblée soutenu qu’il est là pour défendre une victime. « Il est victime de son engagement, de son courage politique, de sa dignité, de son amour pour la patrie. Il y a des Sénégalais qui ne font rien pour le Sénégal. Barth refuse de faire partie de ces hommes lâches. Qui peut nous dire que toutes les décisions de justice sont irréprochables ? Alors ceux qui donnent leurs avis pour faire avancer notre justice sont de vrais patriotes », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « il n’y a que dans ce pays qu’on condamne les gens pour des opinions. Cela est dépassé dans les grandes démocraties. Je n’ai vu aucune infraction dans cette affaire ». Son confrère, Me El Mamadou Ndiaye, a pris la balle au rebond pour dénoncer l’absence d’indépendance de la justice qui, selon lui, est une réalité dans la justice à telle enseigne que des magistrats démissionnent. Pour sa part, l’avocat général a soutenu que les propos de Barthélémy Dias sont injurieux envers l’autorité de la justice. « La liberté d’expression ne veut pas dire que l’on a le droit de dire tout ce que l’on veut. Vos propos portent atteinte à l’autorité de la justice, jettent un discrédit sur la justice. Même si vous êtes un gars engagé, vous devez savoir arrêter là où vos droits s’arrêtent. Si on se permettait à traiter le barreau de merde, si on traitait les gendarmes de merde, l’anarchie s’installera et le chaos va régner dans ce pays. Ce n’est pas parce que tu es politique que tu dois insulter tout le monde », a dit le parquetier. Pour lui, Barthélémy Dias est un récidiviste, c’est la raison pour laquelle il a déclaré que la première décision est conforme à la loi et demande sa confirmation. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 12 décembre prochain.

Cheikh Moussa SARR
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