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Abdou Khafor Touré, responsable “Apériste“: ‘’Macky n’a pas encore été récompensé à la hauteur des efforts consentis à Touba’’
Publié le mardi 6 novembre 2018  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Abdou Khafor Touré, porte-parole de la Fédération nationale des cadres libéraux
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Bastion politique important, Touba échappe, jusque-là, au contrôle du régime. Malgré les coups d’éclat et les multiples tentatives de séduction, Macky Sall peine toujours à bénéficier du vote de la communauté mouride. Ce qui fait dire à Abdou Khafor Touré qu’il n’est pas, jusque-là, récompensé des multiples efforts consentis à Touba en termes d’investissement. Mais, selon le responsable ‘’apériste’’, le dernier Magal va changer beaucoup de choses dans la perception des talibés et des populations de Touba sur le président Macky Sall, sur son régime, sur ses réalisations et surtout sur son ambition pour Touba.

En visite à Touba, en prélude au Magal, le président de la République a demandé au khalife des mourides des prières pour un second mandat. Comment appréciez-vous cette attitude du chef de l’Etat que certains décrient ?

Je pense que, de façon globale, il n’y a pas péril en la demeure. Le président était à Touba dans le cadre de l’édition annuelle du Magal pour faire son ‘’ziara’’. C’est le dernier Magal du mandat, car nous nous acheminons vers des élections présidentielles dans quatre mois. Il est important que le président réaffirme son souhait de rempiler à la tête du pays, après avoir bien travaillé pour le Sénégal et les Sénégalais. Son souhait, c’est que ses compatriotes lui accordent à nouveau leur confiance pour qu’il exerce un second mandat de 5 ans pour parachever l’œuvre de construction nationale qu’il a entamée. A ce niveau, c’est tout à fait normal. Je pense que c’est acceptable, s’il l’a dit dans les formes. Au regard de ce qu’il a fait, je pense que la réponse du khalife est une réponse qui, pour nous qui sommes disciples mourides et talibés, est pleine de sens et d’espoir pour la suite.

‘’Je vous confie directement à Serigne Touba’’. Que vous inspire cette réponse du khalife à Macky Sall ?

Le khalife est le représentant de Serigne Touba sur terre. Serigne Fallou l’a dit pour Senghor. Serigne Abdoul Ahad pour Abdou Diouf, Serigne Saliou pour Abdoulaye Wade. Si Serigne Mountakha le dit aujourd’hui pour Macky Sall, nous gardons bon espoir. Parce que le khalife n’a que Serigne Touba. Si on se fie aux fondamentaux du mouridisme, c’est que les bienfaits pour Serigne Touba ne sont jamais perdus. Il rétribue les bienfaits et je pense que le président Macky Sall a travaillé pour la voie du mouridisme, pour Touba. La dernière infrastructure en date, qui est l’autoroute ‘’Ila Touba’’, a fini d’émerveiller les plus sceptiques. Investir 400 milliards en termes d’infrastructure routière pour désenclaver Touba et alléger la souffrance des populations et des talibés, n’a jamais été fait par aucun régime. Il ne faut pas donc sous-estimer ces 400 milliards d’investissement sur le budget public en dehors de toutes les infrastructures faites à Touba sur le plan de l’assainissement, de l’électrification, de l’hydraulique et de la lutte contre la pauvreté. Au regard de ce bilan et de tout ce qui a été fait à Touba, nous gardons espoir que la tendance sera largement favorable au président Sall, en février 2019.

Donc, vous êtes optimiste quant à un soutien de Touba au président Macky Sall en février 2019 ?

Il faut relativiser le soutien. Ce qu’il faut chercher, c’est le soutien des populations. Et ce soutien des populations, le président l’aura sur la base du bilan, des réalisations faites à Touba. Aujourd’hui, les chefs religieux, de manière générale, sont conscients des efforts que le président a faits pour la ville de Touba. Je pense que d’ici aux élections, ce Magal va changer beaucoup de choses dans la perception des talibés et des populations de Touba sur le président Macky Sall, sur son régime, sur ses réalisations et surtout sur son ambition pour Touba.

Touba a toujours résisté au camp présidentiel. Pensez-vous pouvoir inverser la tendance en 2019 ?

Il y a eu trop de manipulations, une propagande sur les relations entre le chef de l’Etat et Touba. Il n’a pas encore été récompensé à la hauteur de l’ambition et des efforts qu’il a consentis pour Touba. Mais il ne s’est jamais découragé. De ce que je vois et sens depuis le dernier Magal, j’ai bon espoir que dans le pays Wolof, sur l’axe Diourbel - Mbacké - Touba, la tendance sera inversée en 2019.

Pensez-vous que le ‘’Ndiguel’’ soit toujours opérant au Sénégal ?

Nous sommes dans un milieu où les chefs religieux ont toujours leur représentativité et leur influence. Même si le ‘’Ndiguel’’, dans sa forme explicite, n’est pas toujours opérant, il faut convenir que les religieux ont un poids non négligeable auprès des populations et des talibés.

On sent chez le président de la République un certain affolement en perspective des prochaines joutes. Est-ce à dire que son bilan ne lui garantit pas aujourd’hui un second mandat ?

Je ne suis pas d’accord avec votre question. Quand vous analysez, vous vous rendrez compte que le président est un homme accompagné. Macky Sall a aujourd’hui la coalition politique la plus large et la plus forte qui ait existé dans l’histoire politique du Sénégal. Aujourd’hui, toutes les forces significatives du pays sont autour de lui. La coalition Bby, qui est la coalition originelle de 2012, qui a porté le président Macky Sall au pouvoir est, aujourd’hui dans ses segments les plus représentatifs, toujours là. Au-delà de Bby, il y a des forces et des pans entiers du Parti démocratique sénégalais, c’est-à-dire de la faction de ses frères libéraux, des pans entiers de la société civile qui ont rejoint le président Macky Sall. Si on analyse en termes de rapport de force, cette coalition n’a pas son penchant aujourd’hui sur le système. Toutes les forces représentatives, politiques, syndicales, sociales et religieuses sont aujourd’hui avec le président Macky Sall.

Pour vous donc, le président peut dormir tranquillement ?

Il y a beaucoup d’agitations politiques, de supputations et de bravades. Mais la réalité politique objective est que le président est largement majoritaire. Il a une forte coalition politique autour de sa personne. Je ne vois pas, dans ce pays, une coalition ou une force politique qui peut résister au rouleau compresseur du président Macky Sall.

Globalement, comment appréciez-vous son bilan ?

Le bilan est globalement positif. Le président Macky Sall est à la fois un vrai patriote, un homme juste, un développeur et un homme très attentif aux inégalités territoriales et sociales. Aujourd’hui, il a fait faire à notre pays, en moins de six ans, un grand bond en avant vers la modernité. Cela est incontestable. Il a désenclavé le pays. Il a aujourd’hui assuré la continuité territoriale du pays. Je pense que les gens oublient d’où nous venons. L’inauguration du pont entre le Sénégal et la Gambie sera une réalité à la fin de l’année.

Ce pont était un vieux rêve, pour l’essentiel des Sénégalais, inaccessible. Aujourd’hui, avec la construction de différents ponts réalisés au Nord, à l’Est, au Sud, au Centre avec le pont de Foundiougne, je pense que nous avons une continuité territoriale. Il y a un ensemble d’infrastructures portuaires, aéroportuaires et routières développées. Sur le plan des infrastructures sociales et de l’équité territoriale, il n’y a aujourd’hui rien à dire. Vous avez vu la compagnie Air Sénégal Sa qui va reprendre avec l’achat de deux Airbus. L’aéroport Blaise Diagne a été fini et livré. Une ville nouvelle voit le jour à Diamniadio. Le pôle urbain du lac Rose est en cours de développement. Le rythme d’inauguration qu’on aura ces trois prochains mois sera soutenu. Après Ila Touba, on aura le pont Sénégal-Gambie, le Train express régional. Tout cela finira par achever l’opposition. Aujourd’hui, la perspective qui est dessinée à travers la deuxième phase du Pse est une perspective heureuse. Nous entrons dans un nouveau Sénégal avec une économie qui sera transformée structurellement, une économie à la fois gazière et pétrolière. A ce niveau, je pense que l’espoir est permis avec le président Macky Sall. Le bilan est tellement bon que nous avons une opposition qui évite systématiquement le débat sur les projets et programmes et sur le bilan. C’est pourquoi d’ailleurs on nous agite de temps en temps la fausse histoire sur la dette.

Justement, en parlant de la dette, certains la juge trop élevée et au-delà des normes établies. Qu’en pensez-vous ?

Vous savez, nous avons une dette judicieuse parce qu’elle est investie dans le développement des infrastructures. Ce n’est pas une dette qui est réinvestie dans la consommation ou dans la couverture des charges de fonctionnement de l’Etat.

Malgré le bilan positif que vous tirez des réalisations de Macky Sall, il reste évident que les Sénégalais souffrent, selon Cheikh Hadjibou Soumaré, candidat à la présidentielle qui estime d’ailleurs que la situation financière du pays est lamentable…

Hadjibou Soumaré est très mal placé pour nous donner des leçons de bonne gouvernance. C’est sous son magistère, en tant que Premier ministre, qu’on a eu, pour la première fois dans notre pays, des dépenses extrabudgétaires d’un montant de 200 milliards. C’était en 2008 et personne ne l’a oublié. A l’époque, c’est le ministre du Budget Ibrahima Sarr qui avait payé à sa place, parce que c’étaient des dépenses extrabudgétaires qui étaient faites à l’insu du président Abdoulaye Wade. En matière de gouvernance des finances publiques, il ne peut plus y avoir pire scandale. Je pense donc que cette personne qui a été Pm à un moment où il y avait des dépenses extrabudgétaires de plus de 200 milliards, est très mal placée dans notre pays pour donner des leçons de bonne gouvernance ou pour parler de souffrance des populations.

La loi sur le parrainage commence à produire des effets avec le renoncement de Me Mame Adama Guèye à se présenter à la présidentielle de 2019. Mais n’est-elle pas, selon vous, un couteau à double tranchant pour le régime, si on sait qu’elle peut contribuer au regroupement de l’opposition ?

Je ne sais pas ce que la loi sur le parrainage va produire. Je sais par contre que c’est une réforme constitutionnelle consolidante. Elle permet le filtre des candidatures. La démocratie, ce n’est pas l’anarchie. La liberté d’expression n’est pas la liberté d’affabulation. Il faut réguler tout cela. On ne peut pas laisser un pays avec 300 candidats. Ce n’est pas possible. Aujourd’hui, on a 90 candidats à la candidature. Je considère que la loi sur le parrainage est une excellente loi. Si ça permet des regroupements dans des blocs, parce que c’est ça l’effet recherché, qu’on ait des blocs forts, tant mieux. Si la loi permet de rationaliser les candidatures pour qu’on arrive à trois, quatre ou cinq grands blocs qui soient forts et homogènes, où il y a une cohérence idéologique et programmatique, c’est l’effet recherché de la loi. C’est ça qui est bien pour la démocratie sénégalaise.

Comment appréciez-vous la situation au sein du Pds où Abdoulaye Wade insiste toujours sur le choix de son fils Karim Wade comme candidat en 2019 ?

Le Pds, c’est une partie de mon histoire dont je reste par ailleurs très fier. J’y compte encore beaucoup d’amis, mais nos chemins se sont séparés sur des questions d’orientation et de perspective. J’ai décidé de ne plus trop parler du Pds parce que je ne partageais pas la perspective qui est dégagée et c’est pour cette raison que j’ai quitté. Je leur souhaite bon vent, mais je considère que la voie qu’ils ont empruntée est sans issue. Je laisse ceux qui croient encore à cette voie continuer pour voir où est-ce que ça leur mènera.

Quel commentaire faites-vous du rapprochement entre Wade et Sonko ?

Je ne veux pas tomber dans le piège de cette agitation médiatique. Ce n’est même pas sérieux. C’était juste une diversion de M. Ousmane Sonko. Moi, je connais le Pds, j’ai grandi dans ce parti. Les journalistes ont rongé à l’os qui leur a été transmis. Mais il y a absolument rien de sérieux dans cette affaire. Sur Ousmane Sonko maintenant, je l’observe comme tout acteur politique, j’analyse ce qu’il fait et je retiens que c’est un sujet politique intéressant, un bon communicant. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il a vendu aux journalistes cette affaire de visite à Wade. C’est quelqu’un qui essaye de surfer sur un registre très bien connu en communication, qui est celui du désenchantement de certains citoyens vis-à-vis de la politique. Mais dans le contexte sénégalais, c’est une stratégie inopérante. C’est peine perdue, ça ne paiera pas. C’est pourquoi je ne comprends même pas la grande importance que nos camarades lui accordent. Je considère qu’il ne faut pas perdre beaucoup de temps avec lui parce que si on le compare avec le président de la République, il est dans la catégorie du tout petit gibier, même pas du petit gibier.

Vous pensez ?

Oui. Parfois, les gens n’analysent pas, dans notre pays. On n’a jamais vu au monde, dans l’histoire électorale, un candidat multiplier, d’une élection à une autre, son score par dix. Jamais ça n’a existé au monde. Le monsieur, il a eu 35 mille voix aux législatives, il est député sur la base du principe du plus fort reste. Il n’a même pas atteint le quotient électoral pour être député, qui est de l’ordre de 54 000 voix. Objectivement, il ne représente pas un grand danger. C’est quelqu’un qui est dans l’agitation médiatique pour justement franchir le filtre du parrainage. Parce qu’il n’est même pas sûr d’avoir le nombre de signatures exigées aux candidats. Même s’il passe ce filtre, je le remets encore dans la catégorie du tout petit gibier qui ne peut pas attirer l’attention du président Macky Sall. Encore que les gens oublient que dans sa coalition aux législatives, il y avait le Mrds d’Imam Mbaye Niang et Yoonu Askan Wi. Rien que le Mrds, depuis deux élections, Imam Mbaye Niang est député. Je crois qu’il a même eu deux ou trois députés lors des législatives de 2012. Donc il faut savoir raison garder.

Comment appréciez-vous la situation au sein de l’opposition sénégalaise ?

Beaucoup de partis au Sénégal ne le sont que de nom. Pour beaucoup, ils ne sont en fait que des paravents pour lever des fonds ou pour préserver des situations de rente illicitement acquises. Aujourd’hui, sur les plus de 300 partis politiques existant, peu d’entre eux sortent des communiqués sur la situation nationale ou réunissent de façon hebdomadaire leur secrétariat ou leur comité directeur. Même le Pds qui le faisait régulièrement, ça fait un long moment qu’on ne les a pas entendus se prononcer sur la situation nationale. C’est juste des chefs de parti sans mouvement de femmes, sans mouvement de jeunes et de cadres qu’on a au Sénégal. Ils n’ont pas de stratégie de conquête du pouvoir et ce sont des gens, pour l’essentiel, paresseux et qui pensent que le pouvoir leur tombera entre les mains. Aujourd’hui, il faut faire confiance à la maturité du peuple sénégalais et savoir qu’au regard du bilan et du sérieux avec lequel le Sénégal est géré ces dernières années, je suis absolument convaincu qu’il suffit simplement de continuer le travail d’explication et le président Sall fera d’une bouchée ses principaux challengers.

PAR ASSANE MBAYE
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