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Recours contre la révocation de Khalifa Sall: Ses avocats visent l’excès de pouvoir
Publié le vendredi 7 septembre 2018  |  Enquête Plus
Conférence
© aDakar.com par SB
Conférence de presse des avocats de Khalifa
Dakar, le 5 septembre 2018 - Les avocats de Khalifa Sall ont animé une conférence de presse pour se prononcer sur la révocation de leur client de ses fonctions de maire de Dakar.
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La défense du maire révoqué de Dakar ouvre un autre front pour rétablir Khalifa Sall dans ses droits.

En dehors des recours sur la procédure de la caisse d’avance, les avocats de Khalifa Sall comptent également mener la bataille contre la révocation de leur client de la mairie de Dakar, dont il est l’édile depuis 2009. ‘‘Nous allons saisir la Cour suprême pour excès de pouvoir contre la révocation de Khalifa Sall. Ce n’est pas une chimère’’, a lancé hier Me Seydou Diagne. L’avocat s’est offusqué du fait que le décret présidentiel du 31 août 2018 ait été pris sans que ‘‘l’arrêt de la Cour d’Appel ne soit encore disponible’’. D’ailleurs, cette rencontre avec la presse avait l’air d’une séance de défoulement sur l’empiètement des prérogatives du pouvoir judiciaire sénégalais.

‘‘Ce décret est illégal, inopportun et médiocre (…) Il y a des événements graves qui discréditent notre justice, humilie le monde judiciaire. Ils confortent les idées avancées par certains compatriotes comme quoi la démocratie a déserté le Sénégal. Nous nous dirigeons vers un despotisme mal éclairé’’, a lancé Ciré Clédor Ly. La robe noire n’y est pas allée de main morte, puisqu’il aura même soupçonné les leaders actuels ‘‘de diriger avec des idéologies nazies et justifient leurs forfaitures sous l’habillage du droit’’. Ces avocats ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une personnalisation de la loi autour des desiderata du président de la République et ont déploré le fait que la justice sénégalaise ne joue pas son rôle d’arbitre entre le citoyen et la toute puissance publique.

Me Seydou Diagne a affirmé que Khalifa Sall dispose de 51 jours de délai légal avant de saisir la Cour suprême. Par contre, la déclaration de pourvoi a été faite, dès ce mardi.

‘‘Macky Sall est le directeur de campagne de Khalifa Sall’’

Me Koureyssi Ba, qui a dénoncé la nullité par contamination de la procédure de la caisse d’avance, a été très dubitatif sur le recours devant la Cour suprême. ‘‘On n’y fonde pas un très grand espoir, mais, on va faire le recours quand même’’, a-t-il lancé. Il a tenu à sensibiliser sur le fait que les actes que subit le maire révoqué de Dakar pourraient être en sa faveur. Pour lui, aucun doute qu’un transfert de sympathie s’effectue au bénéfice de son client : ‘‘Khalifa rend grâce à Dieu. On ne sait pas qui ou qui ne sera pas candidat à l’avenir. On sait, par contre, que les candidats ont leurs coordonnateurs pour le parrainage sans pour autant connaître leur directeur de campagne. Pour Khalifa Sall toutefois, on connaît le sien. Ce n’est personne d’autre que Macky Sall lui-même. Tout ce qu’il fait pour l’envoyer ou le maintenir en prison est à l’avantage de Khalifa’’, a-t-il lancé.

Demba Ciré Bathily a essayé de disséquer la démarche du camp adverse. Pour lui, en dehors de la dimension juridique de cette affaire, c’est une mise à mort médiatique qui est organisée pour liquider politiquement Khalifa Sall. Il en veut pour preuve une feuille qu’il a brandie et dénommée ‘‘Eléments de communication’’ dans lequel il a relevé que les défenseurs de la révocation de Khalifa Sall utilisaient systématiquement le même argumentaire sur les plateaux télé, les studios radio, dans les forums et dans les journaux. Aussi, en a-t-il profité pour démolir les arguments de la ‘‘sanction administrative’’, d’une ‘‘révocation au stade de la publication du rapport de l’IGE’’ ; et s’est littéralement étranglé de la violation de la présomption d’innocence de son client.

‘‘Qu’est-ce qui se passe, si la Cour suprême casse la décision de la Cour d’appel ? Va-t-on le réinstaller alors qu’il a été élu par un conseil municipal ’’ ? s’est demandé l’avocat qui a insisté sur le fait que l’IGE, la structure dont le rapport a été à l’origine des poursuites contre le maire, ‘‘n’a jamais incriminé l’édile, mais formulé des recommandations’’. La robe noire demande qu’il soit déclassifié pour que tout le monde se fasse sa religion.
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