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Crash Sénégal Air : Les dégâts collatéraux d’une catastrophe aérienne
Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  Dakaractu
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© Autre presse par DR
Air Sénégal S.A va s`inscrire dans “une logique de concurrence intelligente“, selon DG
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3 ans déjà. C’est ce mercredi l’anniversaire du crash de l’avion de la compagnie Sénégalair, survenu exactement le décembre 2015.

7 personnes avaient trouvé la mort alors que ce drame aurait dû être évité si un des techniciens de l’avion, Al Hassane Hane, avait été écouté.

Au contraire, voilà 5 ans que cet homme avait été licencié dont justement 2 ans avant le drame. Parce que, justement, il avait osé avertir des défaillances du système de maintenance (vétusté des locaux, manque d’outillages techniques, insuffisance de formation du personnel, etc.).

Un avion ‘’Ndiaga-Ndiaye’’ qui avait été mis en service et qui a coûté la vie à tous ces individus.

Malheureusement, depuis lors, le technicien qui avait alerté est resté en chômage. Pis, il est victime de stigmatisation, de discrimination à l’embauche et se trouve dans l’impossibilité d’obtenir la licence qui lui aurait permis de bénéficier d’un emploi hors du pays.

Marié et père de 6 enfants, il ne cesse de mener ce combat qu’il a pourtant gagné en justice sans pourtant entrer dans ses droits.

Car, le 12 mars 2014, le Tribunal Hors Classe de Dakar a rejeté le ‘’motif économique’’ fallacieusement invoqué par la compagnie pour le licencier en 2013. Il s’agissait en réalité d’une punition pour avoir osé mettre le doigt sur des dysfonctionnements internes.

Jamais l’exécution n’a eu lieu. Il a saisi le Médiateur de la République, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) qui a écrit une lettre au Président de la République à la date du 30 novembre 2017, en vain.

La Commission d’enquête qui s’est occupé de l’enquête l’a entendu après avoir requis sa collaboration, en vain.

Il en est ainsi des autorités judiciaires françaises qui ont eu à agir dans le cadre d’un crash qui a impliqué un de leurs ressortissants.

Les anciens dirigeants de Sénégalair semblent être intouchables parce qu’aucune mesure d’ordre administratif n’a été prise contre eux, ne serait-ce qu’à titre conservatoire.

Hane ne demande pourtant que le strict minimum, c’est-à-dire le respect d’une décision de justice, la réhabilitation dans ses droits, l’obtention de la licence, etc.

Malheureusement, il semble bien qu’il n’y ait, pour le moment, pas grand-chose à saisir, étant entendu que la compagnie aurait fait vider les comptes bancaires, ne laissant que tables, armoires, bureaux et autres.

Ce cas est dramatique dans un Etat qui se dit de droit. Si ni les décisions de Justice, ni la Médiature ni les recours au niveau de la tutelle ne suffisent à corriger des injustices causées à des citoyens, il y a de quoi s’inquiéter.

Le cas Al Hassane Hane n’est pas unique dans un pays où les citoyens sont souvent spoliés de leurs terres, licenciés sur un coup de tête, persécutés parfois et surtout escroqués par des gens qui trouvent malheureusement le moyen de contourner la loi.

Les races d’intouchables ne subsistent que dans nos Etats africains où pour de multiples considérations liées notamment à l’appartenance à un camp, la personne bénéficie d’une immunité de fait qui la couvre.

C’est dommage que cette irresponsabilité cause des dégâts collatéraux graves comme la mort de personnes.

Après Sénégalair, l’hélicoptère de l’Armée s’est écrasé à Missirah sans qu’aucune information ne soit rendue publique sur les circonstances de ce drame.

Sur nos routes, les accidents font légion à un rythme qui inquiète. L’autoroute à péage est devenue le nouvel axe accidentogène de Dakar.

Pas plus tard qu’avant-hier, plus de deux accidents y ont eu lieu, causant des embouteillages montres.

Et la plupart du temps, c’est la responsabilité humaine qui est à la base. Il y a trop de laisser-aller. Et ceux alertent sont punis.
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