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Présidentielle: Le mariage ou la mort
Publié le lundi 27 aout 2018  |  Enquête Plus
Conférence
© aDakar.com par SB
Conférence de presse des députés de l`opposition
Dakar, le 28 mars 2018 - Les députés de l`opposition ont tenu une conférence de presse pour s`exprimer sur la situation politique nationale, à veille de la séance de questions d`actualité du Premier ministre à l`Assemblée nationale.
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Avec le parrainage, les alliances sont incontournables. Surtout pour les petits poucets qui se réclament comme alternative au système classique.

En politique comme en mariage, il faut bien choisir son partenaire pour éviter les déconvenues. Gare aux unions contre-nature ou incompatibilité d’humeur. C’est là le grand écueil qui rend presque impossible certaines alliances. Même si en politique il ne faut jamais dire jamais.

Si, pour le camp présidentiel, il ne faut pas s’attendre à de grands bouleversements - le dicton ne voulant pas que l’on change une équipe qui gagne - pour l’opposition, rien ne semble acquis. Tout est en négociation, malgré le semblant de cohésion. Mais avec le parrainage comme nouvelle donne, certains sont obligés de s’unir pour ne pas disparaitre. C’est également la conviction de Pape Diop exprimée au cours d’une interview avec le journal ‘’L’Observateur’’.

Il disait : ‘’Le président de la République a un peu aidé l’opposition. Avec sa réforme, nous allons peut-être vers 4 à 5 candidatures pour la présidentielle. Ce qui nous permettra de mettre en place des rassemblements pour faire face à Macky Sall. Sinon, on allait se retrouver avec 50 candidats et le vote serait très éclaté.’’ Ainsi, explique l’ancien président du Sénat, le combat contre la loi ‘’liberticide’’ était plus pour le principe. ‘’Cette loi, énonce-t-il, arrange l’opposition. Tous ceux qui avaient déjà déclaré leur candidature et qui ne pourront pas être parrainés, vont se ranger derrière les autres’’. Dès lors, la loi Ismaïla Madior Fall peut s’avérer un couteau à double tranchant pour le régime du président Sall.

Toutefois, les alliances ne se décrètent pas. L’histoire récente des négociations pré-législatives a montré que nos politiques, souvent, peinent à s’entendre, même sur l’essentiel. Chacun mettant en avant sa propre personne, ignorant ses limites et exagérant ses capacités. Les alliances deviennent, dès lors, hypothétiques à cause des ego surdimensionnés. ‘’Certaines alliances seront difficiles, parce que les gens ne cherchent qu’à accéder au pouvoir et avoir des strapontins. C’est pourquoi, à chaque fois qu’ils discutent, c’est ce qui est mis en avant’’, renchérit Ndiogou Sarr.

Pendant qu’ailleurs pour se marier il faut mettre sur la table les projets et ambitions des partenaires, ici, c’est souvent le nombre de postes et de privilèges qui prévaut. ‘’La plupart des candidats déclarés n’ont même pas de programme. Je pense que ce n’est pas le plus déterminant pour former les alliances électorales au Sénégal. Il en est de même des idéologies qui n’existent plus… Abdoulaye Wade, qui se réclame libéral, a mené les politiques les plus socialistes. Abdou Diouf, c’est lui qui privatisait. Ce qui fait que je ne crois plus aux idéologies, en tout cas pas dans ce pays’’, déclare M. Sarr.

Sans idéologie, sans programme, peut-il y avoir d’unions électoralistes ? Aux vieux briscards qui rechignent à abandonner la scène, se frottent certains jeunes aux dents longues qui veulent les bousculer en 2019. Le professeur de droit analyse : ‘’Nous sommes dans une dynamique de recomposition. Il faut qu’il y ait une alternative générationnelle. Les dinosaures ont fait leur temps, il faut qu’ils aillent se reposer. Mais cette recomposition ne pourra se faire par le verbe.

C’est sur le terrain politique que cela va se jouer.’’ Ndiogou Sarr ne croit pas pour autant aux messies, ni aux discours vertueux de certains candidats. Il déclare : ‘’Ce n’est pas une affaire de discours. Ceux que vous appelez les nouveaux ne proposent rien d’extraordinaire. Ils disent simplement qu’ils veulent un Sénégal différent, un Sénégal des valeurs. Ce sont juste des proclamations. Ce qui est important, ce ne sont pas les hommes. Pour transformer les choses, il faut changer le système. Et ils (les ‘’candidats de rupture’’) ne montrent pas comment ils comptent s’y prendre. Tant qu’on ne change pas le système, les règles de gouvernance, les choses resteront en l’état.’’ Le juriste, prenant exemple sur Macky Sall qui, en 2012, prônait une gouvernance vertueuse, conseille de faire attention aux marchands d’illusions.

Par ailleurs, il estime que le parrainage rationalise certes les candidatures, mais non les partis politiques. A l’en croire, les petits candidats seront obligés de se mettre ensemble ou ils disparaitront.

M. AMAR
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