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Remise des rapports 2016 et 2017 du CNRA au président de la République: Le dernier acte d’un régulateur
Publié le vendredi 17 aout 2018  |  Sud Quotidien
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© Présidence par DR
Le président du CNRA remet ses deux derniers rapports au chef de l`État
Dakar, le 17 août 2018 - Le président du Conseil national de régulation de l`audiovisuel (CNRA) a remis ses deux derniers rapports au président de la République.
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Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), Babacar Touré a fait le point de son mandat de 6 ans à la tête du Cnra au président de la République Macky Sall. C’était, hier jeudi, à Dakar, lors de la cérémonie de remise des rapports annuels 2016 et 2017, les derniers de sa mandature.

«Ce rapport sur notre paysage médiatique audiovisuel est un dernier regard porté au terme d’un mandat de six années sur un corps vivant. Ce corps existe par sa réalité matérielle et par son inspiration qu’il distille, épanche et vaporise dans la société. Dans le monde moderne, les corps vivants sont soumis à monitoring de leurs rythmes divers: pulsations cardiaques, activité neuronale, force musculaire… Tout pour mesurer la santé et la vitalité du corps. C’est à peine différent aujourd’hui pour la métaphore du corps médiatique», a dit Babacar Touré, président sortant du Cnra, lors de la cérémonie de remis des derniers rapports 2016 et 2017 de sa mandature au chef de l’Etat Macky Sall, hier jeudi.

Face aux défis, il laisse entendre que «les enjeux de vitalité du corps médiatique et donc de régulation, sont aujourd’hui la réalité des missions d’informer, d’éduquer et de divertir. Sous le prisme de la régulation, l’offre médiatique doit obéir au pluralisme, garantir la diversité et la qualité des contenus et genres disponibles à la consommation, assurer la protection du jeune public, l’éducation aux médias, favoriser l’émergence d’une industrie de l’audiovisuel viable, le comportement averti et responsable des usagers. Autant de défis du temps présent».

En réponse à ces défis, il soutient ceci: «nous avons produit un corpus de pensée dans le mode recherche-action et dans un esprit de pédagogie et d’émulation. Cela s’est exécuté dans la quête du concept contemporain de co-régulation, dans l’esprit moderne de gouvernance, c’est-à-dire fondé sur une pensée rationnelle, une approche scientifique et un rapport démocrate aux protagonistes. Ces deux mamelles ont nourri la doctrine de la régulation en élaboration et trouvé corps dans le système de monitoring tel que nous avons voulu le pratiquer».

LE PROFESSIONNALISME S’IMPOSE

Ainsi, d’une part, la démocratisation de la communication et la forte dynamique de foisonnement des médias qui s’en est suivi ne peuvent faire fi, plus longtemps, de la nécessité de professionnalisation. Il s’agit de sérieux et d’engagement dans la profession, de la responsabilité des éditeurs, des rédactions et des diffuseurs… D’autre part, s’imposent la nécessité et l’urgence de mettre la société et l’usager au cœur de l’activité, lui donner plus de pouvoir de critique et de décision, préconise-t-il.

Selon le M. Touré, «la réalisation d’une stratégie demande une concertation et une coopération entre les diverses parties prenantes: opérateurs médias et télécommunication, institutions de gouvernance, Education nationale, famille, etc. Une telle stratégie demande des données objectives, modèles statistiques, fondés sur un monitoring professionnalisé et orienté vers une bienveillance agissante, donc objective».

A l’en croire, «le travail du monitoring, tout au long de notre mission, a été fait de manière à offrir une base pour évaluer le fonctionnement, le rendement et le comportement des médias et élaborer les Avis trimestriels du Cnra. Les opérations de monitoring ont pris davantage d’importance pendant les périodes électorales, compte tenu du rôle déterminant des médias et de leur influence sur le vote des électeurs», souligne-t-il.

RECOMMANDATIONS

Toutefois, précise-t-il, «même si les rubriques de critique medias qui se forgent sont des embryons souvent valables d’initiatives privées de monitoring des programmes diffusés par les médias audiovisuels du Sénégal, la fonction reste, à ce jour, essentiellement assurée par l’Etat, d’autant que les conclusions de ces observations issues du privé n’atteignent que très peu les usagers et l’opinion publique». De l’avis du président du Crna, «la régulation doit servir à la promotion d’un véritable courant de responsabilité sociétale, à ouvrir de nouveaux champs d’investigations et de réflexions, objectifs mais aussi critiques et constructifs».

Afin, le président sortant dira que «l’éducation aux médias et l’éducation par les médias, dans une véritable école du regard et de l’adhésion, prônée par le Cnra sont des perspectives saines, pour apprendre aux populations à adopter une distance critique vis-à-vis des informations délivrées par les médias, à consolider leurs capacités d’analyse et à renforcer leur engagement citoyen. Un dernier mot sur la pratique du journalisme, le leitmotiv doit être de toujours rester attaché aux principes éthiques et déontologiques, qui gouvernent l’exercice du métier de journaliste, et de faire preuve de rigueur et de professionnalisme dans la vérification, le traitement et la diffusion de l’information…»

RAPPORT 2017 - 250 CAS D’INFRACTIONS CONSTATES PAR LE CNRA : 53,6% des violations relatives à l’éthique et à la déontologie

Les activités de monitoring du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), ont permis de recenser 250 cas de violations. Les 53,6% de ces manquements sont relatifs au non respect de l’éthique et de la déontologie. L’information est contenue dans le rapport 2017 du Cnra remis, en même temps que celui de 2016, par son président, Babacar Touré, au chef de l’Etat Macky Sall hier, jeudi 16 août.

250 violations ont attiré l’attention du service de monitoring du régulateur durant l’année 2017, informe le rapport du Conseil de régulation de l’audiovisuel (Cnra) remis au chef de l’Etat, Macky Sall, en même temps que celui de 2016, par le président Babacar Touré. La cérémonie de présentation de ces deux derniers rapports de son mandat (les rapports de 2016 et 2017) a eu lieu hier, jeudi 16 août, à la Présidence de la République.

Les violations notées dans les medias pendant cette année 2017 sont beaucoup plus importantes dans le journal télévisé ou elles sont évaluées à 64,72%. Le journal télévisé est suivi des magazines où l’on dénombre 15,23% des abus. Les débats (6,07%), les entretiens (5,18%) et les revues de presse (4,78%) viennent après.

200 RADIOS COMMERCIALES, PRES DE 200 RADIOS COMMUNAUTAIRES, PLUS DE 90 TELEVISIONS ET 19 LICENCES DE RADIOS ETRANGERES AU SENEGAL

Selon le rapport, les relevés de monitoring montrent que les manquements liés à l’éthique et à la déontologie sont les plus importants, avec 53,6% de représentation. Les violations liées à la catégorie d’enfance et adolescence représentent 31,6% des cas d’infractions de l’échantillonnage.

Le Cnra, se basant sur des statistiques transmis par l’Autorité de régularisation des télécommunications et des postes (Artp) en fin 2017, indique que le paysage médiatique sénégalais est composé de plus de 200 radios commerciales concédées à des opérateurs nationaux. Prés de 200 radios associatives et communautaires, plus de 90 fréquences de télévisions à divers opérateurs et 19 licences de radiodiffusion étrangères sont dénombrés.

FAIBLE UTILISATION DES LANGUES LOCALES

Selon le rapport, durant l’année 2017, le département de monitoring a traité 9749 programmes de télévisions et de radios. 4707 émissions radios ont fait l’objet d’un suivi régulier, en 2017. Le journal parlé reste le format le plus suivi, avec un pourcentage relatif de 64,54%. Il est suivi des magazines. Le taux d’audience est estimé à 13,19%. Pour les langues utilisées, le Wolof, avec un taux relatif de 62,12%, est la plus présente dans les programmes. La seconde langue la plus utilisée est le français, avec un taux de 33,99%. Les langues locales sont très peu présentes dans les contenus.

S’agissant de la télévision, 5042 programmes ont été répertoriés. A l’instar de la radio, les émissions d’informations, notamment le journal télévisé, sont plus présentes dans le plan de suivi des programmes, avec un pourcentage relatif de 64,72%; suivi des magazines, avec 15,23%. Le rapport montre qu’à la télévision, le Wolof, avec un taux relatif à 49,13%, est en recul par rapport à son usage à la radio. Il est à 49,13% d’usage. Le français a un taux d’usage de 44,19% contre 33,99% pour ce qui est de la radio. Comme pour la diffusion radiophonique, les langues locales restent encore très peu présentes dans les contenus télévisés.

PRESENTATION DES RAPPORTS 2016 ET 2017 DU CNRA AU CHEF DE L’ETAT : Macky encense Babacar Touré

«Vous avez été constant dans votre réputation d’homme de conviction, aux engagements utiles, à l’expérience professionnelle peu commune, un homme de foi dans toutes les causes justes. Je vous sais ferme sur les principes. Je vous sais tout aussi flexible, pédagogue, plutôt persuasif.»

«Vous avez fait montre de générosité, d’esprit fédérateur autour des principes d’impartialité, confirmant si besoin en était votre capacité de synthèse et de dépassement. Monsieur le président, je tiens donc à vous adresser mes remerciements et mes vives félicitations, au nom de toute la Nation sénégalaise, pour votre leadership et pour le travail remarquable que vous avez accompli à la tête du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra).» C’est le chef de l’Etat Macky Sall qui encense ainsi le président du Cnra, Babacar Touré qui lui a remis les derniers rapports 2016 et 2017 de sa mandature, hier jeudi.

Le chef de l’Etat a salué la constance dont il a fait montre dans sa réputation d’homme de conviction. Babacar Touré vient d’achever le mandat de six ans. Le chef de l’Etat de souligner que «M. Touré est un journaliste professionnel et créateur d’entreprises». L’ex patron du Groupe Sud communication a été remplacé à la présidence du Cnra par son confrère Babacar Diagne, ancien directeur général de la Rts et ancien ambassadeur.
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