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ISMAÏLA SOW, president du conseil national de la maison des eleveurs du senegal : «Les difficultés font que les éleveurs ne peuvent pas venir tôt»
Publié le vendredi 10 aout 2018  |  sudonline.sn
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© Autre presse par DR
La chèreté du mouton à la veille de la Tabaski inquiète les familles
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Des difficultés liées à l’absence et à l’aménagement des points de vente et l’alimentation du bétail poussent les éleveurs à attendre les derniers jours qui précédent la Tabaski pour débarquer à Dakar et environs pour écouler leurs produits. C’est le président du Conseil national de la maison des éleveurs du Sénégal, Ismaïla Sow, qui rassure ainsi les populations. Même si, à environ moins de deux semaines avant l’Aïd al Kabir, force est de constater que seuls ou presque les béliers de races sont encore visibles au niveau de différents points de vente de la capitale, Ismaïla Sow juge toutefois que des dispositions ont été prises pour garantir l’accessibilité des moutons


Alors qua la Tabaski approche, Dakar et environs tarde toujours à recevoir des troupeaux de moutons. Peut-on s’attendre à un approvisionnement correct du marché ?


On a des éleveurs dont le rôle est d’élever des moutons uniquement pour la tabaski. La majeure partie de ces gens, sont dans la zone sylvopastorale, le Ferlo, au Sénégal oriental et dans le département de Podor. Moi-même, j’ai constaté qu’ils étaient en plein dans les préparatifs. Par ailleurs, les éleveurs qui étaient partis en Mauritanie pour le pâturage sont actuellement entre Bakel, Kanel, Matam et Podor pour rallier les grandes villes comme Dakar. Les grands opérateurs qui étaient partis en Mauritanie pour l’achat de bêtes, sont dans l’organisation de leurs convois pour venir au Sénégal. Le marché commence même à être approvisionné petit à petit


A quelques jours de la fête, est-ce normal que les bêtes ne soient pas très présentes sur le marché ?


Il y a eu, cette année, des difficultés liées à l’alimentation du bétail. Il y a une pénurie. Et, si le bétail arrive très tôt à Dakar, cela crée des problèmes. Pis, des espaces qui étaient jadis réservés au commerce, ont commencé à accueillir des infrastructures. De ce fait, si les éleveurs viennent tôt, ils éprouvent d’énormes problèmes


Les pertes de milliers de têtes notées lors des intempéries de ces dernières semaines n’entraveront-ils pas la fourniture du marché ?


Beaucoup de pertes ont été enregistrées certes. Mais, elles concernent plus les femelles. Il faut aussi dire que, cette situation n’est pas nouvelle. C’est récurrent qu’après les premières pluies, des bêtes affamées perdent la vie. Mais, cela ne peut pas impacter négativement sur la Tabaski parce que nous avons pris tout cela en compte. Il y a aussi des difficultés dans la zone sud, à l’Est et au Centre; il n’y a pas plu assez. Par contre, dans la zone sylvopastorale, l’herbe qui y pousse peut nourrir les animaux après seulement deux pluies. C’est une explication également de la non présence des animaux, en masse, à Dakar. Mais la zone ouest, la région de Thies, certaines parties de Louga, en allant vers Kébémer, ne sont pas bien arrosées. Il y a eu juste deux pluies. L’aliment de bétail était également très cher à cause des intermédiaires. Jusqu’à présent, les prix n’ont pas encore baissé, à moins que l’approvisionnement se fasse dans les usines où la forte présence des éleveurs, fait qu’il est difficile de s’approvisionner. Ce paramètre explique également le retard noté dans l’approvisionnement du marché


Croyez-vous que le prix du mouton pourrait être accessible ?


Les gens ont l’habitude de se plaindre de la cherté. Mais quelqu’un qui connait les dépenses liées à l’élevage des moutons, comprendra aisément que le prix ne peut qu’être ainsi. Les frais d’élevage, le chargement, le déplacement dans la brousse et le convoyage nécessitent beaucoup de moyens. Malgré les complaintes, il est très rare de voir un mouton de race ordinaire dépasser 100.000 F Cfa. Un mouton qui remplit les critères requis pour la Tabaski doit forcément valoir ce prix. La concurrence des étrangers fait aussi que l’éleveur est obligé d’entretenir ses bêtes, afin d’espérer avoir une place dans le marché parce que tout invendu, après la tabaski, devient un fardeau pour son propriétaire.
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