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Scandale des pèlerins pour la Mecque 2017 laissés en rade à Dakar: La prison requise contre la patronne de Mberry voyage et les autres
Publié le samedi 28 juillet 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre des affaires étrangères donne des assurances sur l`organisation du Hadj
Dakar, le 22 Août- Le ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l`extérieur a assuré de la bonne organisation du pélérinnage à la Mecque de cette année. Il x`exprimait à l`occasion d’une visite du hangar réservé aux pèlerins, à l’aéroport international de Dakar
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Les voyagistes privés poursuivis dans le scandale des 150 candidats au pèlerinage à La Mecque 2017 ont été jugés hier. Ils encourent des peines allant de 6 mois ferme à 3 ans assorties d’amendes.

Au moment où leurs collègues voyagistes s’affairent aux derniers réglages pour convoyer des pèlerins à La Mecque, Mame Mberry Ndiaye, Mame Faye Diop, Awa Bekry Bao (la seule qui comparaît libre) et Cheikh Tidiane Sall faisaient face hier au président de la 2ème Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Ils comparaissaient avec le nommé Pape Mbagnick Ndiaye pour les faits d’association de malfaiteurs, d’escroquerie et d’abus de confiance. Ces voyagistes répondaient du scandale des 150 candidats au pèlerinage laissés en rade à Dakar lors de l’édition 2017. Désignée comme cerveau de l’affaire, Mame Mberry Ndiaye risque 3 ans ferme avec une amende de 1, 5 million FCFA. Mame Faye Diop et Cheikh Tidiane Sall risquent 2 ans dont 1 an ferme avec une amende de 500 000 FCFA pour chacun. Awa Bekry et Pape Mbagnick Ndiaye encourent 6 mois ferme et une amende de 500 000 FCFA.

Le préjudice est estimé à 524 millions F CFA. Ce montant représente les différentes sommes d’argent que les candidats aux lieux saints de l’Islam avaient versées pour se rendre à La Mecque. Ils avaient porté leur choix sur l’agence Mberry voyage. Seulement, celle-ci n’avait pas d’agrément de la délégation au pèlerinage. Ainsi, l’agence s’était-elle rabattue sur des voyagistes bissau-guinéens qui devaient permettre aux Sénégalais d’obtenir le visa. Malheureusement, la sous-traitance que voulait faire Mberry voyage n’a pas marché. Ainsi, les candidats n’avaient-ils pu se rendre à La Mecque pour accomplir le cinquième pilier de l’islam.

Hier, Mame Mberry Ndiaye est longuement revenue sur les raisons de ce flop qui a caractérisé son baptême du feu dans le convoi de pèlerins à La Mecque. La patronne de Mberry Travel évoluait dans la vente de billets d’avion avant de se lancer, en 2017, dans l’organisation de voyage pour la ziarra à Fez au Maroc au profit de 15 pèlerins. L’appétit venant en mangeant, elle a organisé la Oumra appelée petit pèlerinage. La suite, une de ses clientes lui a proposé le grand pèlerinage. Bien que n’ayant pas d’agrément, elle a accepté d’autant que sa ‘’conseillère’’ lui avait fait croire qu’elle pouvait obtenir des visas à partir de la Gambie puisque ce pays voisin n’atteignait jamais son quota. C’est sur ces entrefaites que la dame Aminata Ndiaye s’est engagée à l’intégrer dans son groupe.

Entre-temps, la voyagiste avait enrôlé 18 candidats qui s’était inscrits auprès de son collègue voyagiste, Yamar Guèye. Ainsi, au total, elle s’est retrouvée avec 28 dossiers et a fait un chèque de 35 millions à la dame qui lui avait promis la délivrance des visas le 9 août. Compte tenu de cette promesse, elle avait fait une réservation pour le même jour avec une compagnie aérienne.

Contre toute attente, le jour J, lorsqu’elle a appelé Aminata Ndiaye, c’est sa fille qui a décroché en lui faisant savoir que sa mère était partie à La Mecque. C’est là qu’elle a compris que l’opération avait foiré. Alors qu’elle était dans le désespoir, Cheikh Tidiane Sall, un employé du vieux Yamar Guèye, est venu chez elle avec leur coprévenue Mame Faye Diop pour lui proposer l’option bissau-guinéenne qu’elle a fini par accepter. De 300 000 F, leur collaborateur a fini par leur demander 500 000 F par visa et pour un nombre de 300 personnes. Mais ils ont conclu pour 150 personnes. Les 60 sont des clients de Mame Faye, les 65 pour Sall et les 25 pour elle-même. Tous représentent des excédents de candidats provenant de différentes agences.

A ce moment de son récit, Mame Mberry craque et se penche à la barre. Elle a fini sa déposition sur une chaise, avec un éventail et une bouteille d’eau à la main. Toujours est-il qu’il résulte de ses déclarations que la nouvelle piste n’a pas abouti car les candidats n’ont pas pu décoller le 19 août, date fixée pour le premier groupe. Le pire, lorsqu’elle s’est rendue à l’Ambassade le surlendemain, elle a découvert qu’elle avait été flouée. ‘’Mansour Diop de la Sen TV est sortie en me traitant d’escroc et de mafieuse. Il m’a balancé en pleine figure que 150 visas avaient été délivrés pour le compte de mon agence de voyage’’, s’est-elle défendue.

Ses propos ont été confirmés par Mame Faye Diop qui elle aussi a voulu faire porter le chapeau à Cheikh Tidiane Sall concernant le choix de la Guinée. Ce que ce dernier a contesté soutenant que tout a été décidé par consensus. Sur la raison du flop, Sall l’a imputé à leurs partenaires guinéens qui n’ont pas pu déposer les dossiers à temps.

Mais pour Me Massokhna Kane, au-delà des voyagistes privés, l’Etat a une part de responsabilité dans cette affaire. C’est pourquoi il a voulu l’installer dans la cause. Une démarche dénoncée par l’agent judiciaire de l’Etat qui, dès l’entame du procès, a soulevé une exception de nullité. Selon Cheikhna Hann, l'action civile est soumise aux règles du CPC car il faut une demande administrative au préalable sous peine de nullité. Il s’y ajoute, estime-t-il, qu’on ne peut pas engager la responsabilité de l'État puisque dans cette affaire, ce sont des privés qui sont poursuivis. Etant donné que l’exception a été jointe au fond, au cours de sa plaidoirie, il a laissé entendre que l’Etat ne peut pas être installé dans la cause car il n’a aucun lien avec les voyagistes qui se sont retrouvés avec des problèmes pour avoir dépassé les quotas qui leur ont été fixés.

Au moment où nous mettions sous presse, le procès était encore en cours avec les plaidoiries de la défense.
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