Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

1ère édition de l’UPEC : Dakar toujours soupçonnée par Kinshasa d’être la base arrière des opposants de Joseph Kabila
Publié le mercredi 25 juillet 2018  |  SeneNews
Comment


Après la rencontre tenue par des leaders de l’opposition congolaise en 2016 sur l’île de Gorée, Kinshasa est toujours méfiante vis-à-vis de Dakar. La preuve, dans le cadre de leur venue au Sénégal en vue de la tenue de la première édition de l’Université populaire de l’engagement citoyen (UPEC), des membres du mouvement citoyens congolais ont subi un interrogatoire musclé, à l’aéroport de Kinshasa avant le débarquement. Ces derniers ont dû expliquer que c’est un voyage qu’ils effectuent dans un cadre familial et non dans le cadre de l’activisme.

Le président congolais Joseph Kabila tente de s’accrocher au pouvoir après ses deux mandats légaux, mais le peuple congolais ne l’accepte pas, en l’occurrence les mouvements citoyens. Parmi ceux qui manifestent pour exiger le respect de la constitution, Filimbi et Lucha, deux mouvements citoyens du pays.

En 2016, l’axe Dakar-Kinshasa avait quelque peu été brouillé après que des opposants ont tenu une rencontre intitulée « Front populaire 2016» sur l’île de Gorée pour contester la volonté du président Joseph Kabila de briguer un 3è mandat, à la fin de ses deux mandats constitutionnels. «C’est pourquoi les autorités congolaises considèrent que le Sénégal est la base arrière de ceux qui s’opposent au pouvoir de Kabila», rappelle Dieudonné Benjamin Amurimushabah, coordonnateur du mouvement Filimbi à Manema, en marge des activités de l’UPEC qui se déroulent depuis lundi, à Dakar.

Les autorités de la RDC surveillent de près les faits et gestes des opposants du pouvoir. « On a été soumis à des fouilles et à un interrogatoire à l’aéroport de Kinshasa », rapporte Dieudonné Benjamin Amurimushabah, interrogé par SeneNews.

L’activiste explique que ses camarades et lui ont été obligés de cacher leurs cartes d’invitation à l’UPEC pour pouvoir voyager sans d’être inquiétés par les services de sécurité congolais. « J’étais obligé de leur dire que la raison de mon voyage au Sénégal était strictement familiale », dit Dieudonné Benjamin, en se plaignant de la restriction des libertés dans son pays.

La situation politique de la RDC est plus qu’inquiétante du fait du contexte politique actuel où le président en exercice, bien que très contesté, ne veut pas céder le pouvoir à la fin de son bail. Ainsi, des vagues d’arrestations et de répressions font le quotidien des opposants du régime en place. Une répression qui n’épargne pas les mouvements citoyens.

Kabila dictateur

« Il n’y a pas de liberté d’expression en RD Congo. Kabila est un véritable dictateur qui arrête et tue des gens. Des rebelles sont amnistiés pendant que des militants-activistes sont arrêtés», dénonce le jeune activiste pro alternance dans son pays.

Les activistes de Filimbi ayant trompé, dans une certaine mesure, la vigilance des autorités afin de voyager en toute quiétude, leur retour à Kinshasa pourrait être tumultueux. Ils ont de bonnes raisons d’avoir quelques craintes puisque la presse internationale a relayé les activités de l’UPEC à Dakar. «Notre retour au pays nous inquiète, mais nous n’avons pas le choix », se résigne Dieudonné Amurimushabah.

Cependant, la peur ne change en rien leur détermination à lutter pour un changement de régime. « La mobilisation va continuer car la tournure des évènements reste flou pour nous. On ne sait pas s’il y aura des élections libres et transparentes, ni si Kabila va se retirer », s’interroge Dieudonné Benjamin.

De l’avis de ce dernier, les manigances politiques ne facilitent pas la décrispation de la crise en République démocratique du Congo. « Il existe des réunions secrètes entre le pouvoir et la commission électorale nationale indépendante dirigée par Corneille Nanga », révèle Dieudonné Benjamin Amurimushabah.

Des mouvements citoyens de plus d’une vingtaine de pays africains sont à Dakar depuis quelques jours pour prendre part à la première édition de l’Université populaire d’engagement citoyen (UPEC), sur invitation de l’un des mouvements citoyens les plus actifs du Sénégal, en l’occurrence Y en a marre.

Parmi les mouvements représentés, on note le Balai citoyen du Burkina Faso qui a joué un grand rôle dans le renversement de l’ex-président Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire, (pays de son épouse), Lucha et Filimbi, deux mouvements citoyens de la RDC, foncièrement opposés à un 3è mandat de Joseph Kabila et qui sont souvent molestés par le pouvoir de Kinshasa.
Commentaires